Il existe encore des individus assez fous et assez passionnés, en dehors de tout système, de tout circuit, de toute institution pour créer des performances d'une soirée dans un bar culturel, une galerie éphémère, un lieu parallèle : des expositions nomades en quelque sorte qui rassemblent un public assez averti (trente-cinq cartons sont donnés à chaque artiste participant), car tout se fait de bouche à oreille.

Camille Saint-Jacques est l'un de ces personnages qui organisent des flotting galleries. Il regroupe autour de lui des artistes qui le suivent dans ses périgrinations et en font partie intégrante : Vincent Barré, Juliette Fontaine, Nicolle Piétri, Michaële-Andréa Schatt, Moo Chew Wong... L'objectif de ces manifestations est de monter une espèce d'atelier expérimental où les artistes présentent des pièces (installations, vidéos, peintures) élaborées, mais qui sont en quelque sorte en rodage, comme s'ils les testaient, comme s'ils attendaient telle ou telle critique constructive, tel ou tel encouragement pour aller encore plus loin.

Des lectures, des concerts de musiques électroniques (le groupe Marimenko), des happenings ponctuent ces expositions d'un autre type. Rien de radical, ni d'underground dans leur conception mais une certaine confidentialité, un besoin de dialogue. L'ambiance rappelle les belles années du Paris de Saint-Germain-des-Prés lorsque artistes et philosophes se rassemblaient dans une effervescence intellectuelle, dans un bouillonnement culturel, une énergie créatrice.

Le prochain événement est prévu en octobre à la galerie Eof, la date n'est pas encore divulguée, un rien de mystérieux l'entoure ou tout simplement un effet de spontanéité. Pour ne pas la manquer, une seule solution : n'hésitez pas à appeler la galerie le 1er octobre tapant !

M. C.