LE MAGAZINE
d'ExpoRevue |
L'art conceptuel est le parent pauvre de l'histoire de l'art. Peu de musées, peu d'institutions osent se pencher sur ce mouvement de la fin des années soixante et du début des années soixante-dix. Trop cérébral, pas assez sensuel pour le grand public déclarent volontiers certains conservateurs. Or, l'art conceptuel jouit actuellement d'une certaine renommée auprès d'un public et de jeunes artistes fascinés par l'engagement moral de ces artistes. Dans ce cadre, il faut saluer l'exposition actuellement au Walker Art Center de Minneapolis qui retrace avec un luxe étonnant les origines historiques de ce mouvement et ses multiples déclinaisons actuelles. Chacune des sections démontre combien l'art conceptuel, que l'on croyait essentiellement américain, résulte, en fait, de pratiques artistiques excessivement variées. Japon, Italie, France, Brésil constituent autant de lieux où les artistes questionnent soudain la fonction même de l'art. C'est justement dans cette mise en perspective que réside la réussite de cette exposition. Giovanni Anselmo, Billy Apple, Art & Langage, Arthur Barrio, Daniel Buren, Waltércio Caldas, Lygia Clarck, Guy Debord, Leon Ferrari, Yves Klein sont quelques-uns des artistes, connus ou inconnus, présents dans une exposition qui, loin d'être cacophonique, élabore un propos pédagogique d'une rare cohérence. D. S. |
MINNEAPOLIS, Global Conceptualism : Points of origin, 1950s-1980s, jusqu'au 5 mars 2000.