LE MAGAZINE
d'ExpoRevue |
Claude Closky (né en 1963) est la nouvelle superstar de la création française. Il est vrai que voir une de ses expositions nécessite une certaine dose d'humour face à cette quantité de messages visuels et sonores pour le moins étonnants. L'actuelle exposition au Centre d'art contemporain de Tours (CCC) ne fait pas exception à la règle. La société de consommation constitue le territoire privilégié de cet artiste tout juste récompensé par le Grand Prix National du jeune talent arts-plastique 1999. L'un des axes principaux de sa pratique consiste à montrer l'arbitraire et l'absurdité des signes de la publicité. Ses pièces pointent avec précision combien cet océan d'images et de messages qui nous submergent sans cesse répond à une logique marchande dépourvue de la moindre originalité. Pour obtenir cet effet, Closky choisie l'accumulation, le détournement, la mise en boucle et l'arbitraire. Ses pièces peuvent donc aussi bien s'incarner dans un diaporama, dans des livres d'artiste, une série de dessins, de collages ou de photos, des vidéos, voire un site internet. Ainsi Appelez-vite est une longue séquence sonore constituée du collage des numéros de téléphone que les radios nous enjoignent à contacter. Envie, Nouveau décline le vaste répertoire de ces phrases chocs qu'affectionne la publicité. Au CCC, le spectateur peut également découvrir Guili-Guili, une frise de 150 dessins où Closky se réapproprie des images de magazines et les agrémente de ces onomatopées stupides dont nous abreuvent les médias. Closky serait donc un enfant de la pub ? Rien de moins sûr ! Son regard est dénué de toute nostalgie. Pour Closky les signes marchands de notre société sont avant tout de puissants vecteurs d'aliénation. A nous d'en prendre l'exacte mesure dans une exposition où sans cesse le rire se mêle à l'effroi. D. S. |
C.C.C., 53-55, rue Marcel-Tribut, Tours, France, jusqu'au 16 janvier 2000.