Invariablement, au sortir du festival d'affiches de Chaumont, on se dit que le graphisme est décidément un médium qui permet toutes les audaces, un médium qui génère un nombre impressionnant de propositions visuelles variées, et qu'il serait temps que ce domaine trouve un écho plus large en France.

Chaumont sous la direction de son bouillant directeur Alain Weill poursuit, depuis près de dix ans, un véritable travail de pionnier, qui commence aujourd'hui à porter ses fruits.

Les principes directeurs de cette manifestation demeurent immuables : un thème général (cette année la musique), un concours ouvert aux apprentis graphistes (l'amour fou), une série d'expositions réparties dans la ville. Simplement, au fil des années, l'exigence se fait plus forte, les interventions ouvrent de véritables espaces de dialogues. Que retenir de cette édition ? Sans aucun doute la rétrospective avec ses dizaines d'affiches aux tons si particuliers. De l'ensemble quelques noms frappent le visiteur. Le plus extraordinaire de tous reste Gunter Rambow (Allemagne) avec sa série d'affiches consacrées à l'opéra. Le tracé fluide de chacune de ses réalisations génère des images d'une formidable puissance visuelle, intemporelle à force d'aller à l'essentiel.