Francis Dusépulche, exporevue, magazine, art vivant et actualité

"Francis Dusépulchre s'est imposé de la manière la plus originale dans la mouvance internationale de l'abstraction construite, minimale et monochrome. Depuis le début des années 70, il ne cesse de renouveler un langage plastique bien à lui, aux frontières de la peinture et de la sculpture, préoccupé avant tout de piéger les charmes et les mystères de la lumière et de l'ombre (Robert Rousseau l'avait qualifié de "montreur d'ombres") à travers de souples géométries qu'il réalise sur des sortes de bas-reliefs monochromes subtilement bombés où interviennent la taille, l'évidement, ou plutôt l'incision fine, sans cruauté, inventive sans emphase", note le critique d'art Jean Pigeon. Dans ces reliefs, conditionnés dans des caissons en plexiglas, l'artiste tend volontiers des fils de nylon ou d'acier par-dessus les gorges, les fissures et les creux qui animent ses compositions. "Dusépulchre pratique l'abstraction en se démarquant aussi bien de la gestualité tranchante et radicale d'un Fontana que de l'arabesque ornementale note encore Jean Pigeon. La ligne creusée, sans moraine, court,, s'évase à peine, s'accorde un détour en virgule, folâtre un brin, non par caprice, mais selon un parcours économe, prémédité, fomenté avec une maîtrise rare." A la charnière du siècle, Francis Dusépulchre mit au point ses transparences monumentales, des sculptures faites d'assemblage de fibres de carbone suspendues entre les parois de caissons en plexiglas. Et, depuis 2004, l'artiste explore les effets produits par l'adjonction de sable dans ses pigments, dans des séries de toiles matériéristes q ui constituent de véritables installations. Rien d"étonnant si une telle animation de surface et une poésie des fromes aussi indépendante de toute représentation figurative ont conduit l'artiste à vouloir occuper le mur et animer des espaces architecturaux. Plusieurs projets imaginés par l'artiste et diverses commandes réalisées en région wallonne (Trazegnies, Nivelles, Grand-Hornu, Charleroi, Jambes, Mariemont) et sur le site universitaire liégeois du Sart-Tilman, ont prouvé à suffisance ses dons plasticien, sa facilité proprement poétique de susciter des tensions sereines par un dialogue secret mais évocateur entre ombre et lumière".

Francis Dusépulchre, 1934 - 2013
Shapes / Shades, jusqu'au 30 juillet 2024
Maurice Verbaet Gallery, Zeedijk-Het Zoute 738, Knokke
mauriceverbaetknokke.com

Biographie :
Professeur d'art plastique, Francis Dusépulchre mena parallèlement une carrière de peintre-sculpteur. Délaissant en 1968 une figuration de caractère fantastique, il aborda la sculpture abstraite en des reliefs de masonnite monochrome (fibres de bois compressées) où la lumière joue sur des plans superposés, concaves ou convexes. La poésie plastique ainsi offerte au regard allait acquérir une nouvelle dimension lorsque l'artiste introduit dans la composition des fils en tension (1979) et des fibres optiques (1983). Co-fondateur du groupe Art Concret en Hainaut en 1973. Intéressé par l'intégration monumentale à l'environnement, il réalisa des œuvres pour le musée de Mariemont, le parc de la cité-jardin de Trazegnies, le foyer du Centre culturel de Nivelles, l'Université du Sart Tilman à Liège et bientôt pour le métro de Charleroi. Synthèse de sa création en ce domaine, il présenta au centre culturel du Botanique à Bruxelles le projet d'une sculpture monumentale pour la tour administrative de l'Etat. L'art de Dusépulchre joue de manière très personnelle sur les subtiles articulations de plans bombés ou renflés; "alors interviennent la taille, l'évidement, ou plutôt l'incision fine, sans cruauté, inventive sans emphase. Dusépulchre la pratique en se démarquant aussi bien de la gestualité tranchante et radicale d'un Fontana que de l'arabesque ornementale. La ligne creusée, sans moraine, court, s'évase à peine, s'accorde un détour en virgule, folâtre un brin, non par caprice, mais selon un parcours économe, prémédité, fomenté avec une maîtrise rare"