Zbigniew DlubakFHBC Paris
Zbigniew Dlubak, "Je rappelle la solitude des détroits",
Zbigniew Dlubak, 004, Sans titre, vers 1950 © Armelle Dłubak
Zbigniew Dlubak, 005, Esquisse pour la série Amonity [Ammonites], 1959-1961, © Armelle Dłubak
Zbigniew Dlubak, 006, De la série Egzystencje [Existences], 1959-1966
Zbigniew Dlubak, 008, Étude pour Ikonosfera I [Iconosphère I], 1967
Zbigniew Dlubak, 009, Sans titre, vers 1970
Zbigniew Dlubak, 011, Série Gestykulacje [Gesticulations], 1970-1978 |
Une exposition étonnante et méticuleuse débute à la Fondation Henri Cartier-Bresson, entre peinture et photographie, le travail "décalé" de Zbigniew Dlubak nous est offert lors d'un parcours regroupant deux périodes majeures de son travail: l'année 1948 qui marque le début de sa carrière, puis les années 70 durant lesquelles il remit en question l'Art conceptuel.
Peintre Polonais ayant été déporté durant la seconde guerre mondiale, Zbigniew Dlubak (1921-2005), dessinateur puis photographe, professeur à l'Ecole supérieure de cinéma et rédacteur en chef de la revue Fotografia durant une vingtaine d'années, aime théoriser sur L'Art et le visuel. C'est un des précurseurs du changement de la scène artistique polonaise : "Le rôle social de l'Art consiste à introduire dans la conscience humaine le facteur de négation, il permet de remettre en question la rigidité des schémas et des conventions dans le rendu de la réalité; L'art même est évolution." Cette suite de travaux photos et dessins juxtaposés, dans les deux salles intimistes de la FHBC, traduit son profond amour de l'Art, sous toutes ses formes, sa réflexion permanente et son étude passionnée des corps, des objets et des bâtiments. Sublimant les plus infimes détails, jouant avec l'ambiguité et les frontières de la beauté, ses petits formats noirs et blancs, argentiques, en deviennent presque surréalistes: un dos devient une pierre, un outil paraît être un dôme immaculé, un visage réduit à une lèvre supérieure… Courbes et lumières s'entremêlent ou se dissocient, recréant une géométrie variable, une poésie imagée ponctuée par des titres extraits de la prose de Pablo Néruda, Les rues sont pour les soleils et non pour les hommes. En parallèle, les dessins au crayon semblent être des rêves et fulgurances visuelles, offrant ainsi la combinaison de deux perspectives. Ses clichés lui servant de modèles pour ses peintures abstraites. C'est un voyage à la fois méthodique et lyrique que nous offre la lumineuse Fondation Henri Cartier-Bresson, une manière délicate d'élargir nos perspectives, de décaler notre regard et nos idées tout en découvrant le travail remarquable de Zbigniew Dlubak. Pauline de Meurville
Paris, mars 2018
Zbigniew Dlubak
jusqu'au 29 avril 2018. FHBC, 2 impasse Leblouis, 74014 Paris. www.henricartierbresson.org |