Tawan Wattuya

Tawan Wattuya

Tawan Wattuya

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Tawan Wattuya

Tawan Wattuya

Tawan Wattuya est un artiste d'une force significative sur la scène contemporaine thaïlandaise depuis ses débuts en 2000. Son art est provocateur et remet sans cesse en question les codes de la société dans laquelle il évolue. La verve et la fraicheur de ses dernières œuvres, grands formats à l'aquarelle sur le thème des uniformes en Thaïlande et les super-héros, assurent a Tawan la notoriété qu'il mérite.

L'expo "Uniforme/Uniformité" en 2010 explora l'apparence des groupes sociaux thaïlandais. Ses peintures, inspirées d'images glanées dans les medias locaux, se concentrent sur des photos évoquant l'ordre social ; souvent de grands groupes sont représentés, lors d'un mariage, d'une remise de diplôme d'étudiants, d'un concours de beauté, d'un rassemblement politique… Sur certaines peintures Wattuya dénude les modèles comme pour mettre à nu un système politique et social afin d'en percevoir les failles. Wattuya dans cette série a pour ambition de dévoiler l'importance de l'uniforme, donc de l'apparence chez les thaïlandais. La richesse, le rang social, l'appartenance ethnique etc, sont des critères importants pour évoluer dans la société thaïe.

Wattuya a commencé à travailler la question de l'identité thaïe lors de sa première exposition "Japanese and European" en 2000, dans laquelle il critiquait la fascination des jeunes thaïs pour la culture pop japonaise et coréenne. Son exposition "500" en 2005, composée de 500 portraits de l'ex-premier ministre Taksin Shinawatra, marquait le début de l'engagement politique de Wattuya. En 2007 il propose une vision particulièrement provocante de la société thaïe avec "Siamese Freaks", une série de portraits monstrueux d'hommes politiques, de stars du petit écran et de scènes pornographiques, rassemblant tous ces personnages au même niveau de lecture.

Lors de l'exposition "The inner I" en collaboration avec le sculpteur Haritorn Akarapat en 2008, il utilisa les chiens des rues a moitiés sauvages pour satiriser ses compatriotes. Prêtant aux chiens des caractéristiques que les humains partagent avec ces animaux, comme la fierté, la jalousie, la lubricité, Wattuya parvient une fois de plus à une critique ironique et sophistiquée de sa société.

Plus récemment l'exposition "Story of the Eye" en 2009, en duo avec le photographe Tada Varich, attaquait ouvertement la censure sans demi-mesure du gouvernement thaïlandais en s'inspirant de la pornographie accessible à tous dans les medias locaux.

Wattuya atteint aujourd'hui sa maturité en tant qu'artiste. Ses peintures sont une exploration profonde de la condition humaine et plus spécifiquement de la condition des thaïs dans leur société imparfaite. Son œuvre entière semble demander : Comment pourrions-nous nous exprimer librement, délivrés du carcan du conditionnement social et sortir vainqueur de la tyrannie identitaire ?