Stephan Balleux, la séduction des ténèbres, exporevue, magazine, art vivant et actualité

Stephan Balleux est un jeune artiste bruxellois, remarqué par le commissaire d'exposition Dominique Païni grâce à la suggestion de Dick Snauwaert, directeur du Wiels. Il mêle le dessin, la peinture, la sculpture et les moyens multimédia. Balleux se situe dans une tendance qui fleurit depuis quelques années dans l’art contemporain, celle du retour des virtuoses.

Balleux a été attiré par l'image depuis sa première jeunesse. Pour lui, l'image est un langage et un moyen d'explorer la condition humaine.

Lors d'un entretien en mars 2014, Balleux affirmait que son but était de "créer le trouble chez le spectateur". Ses toiles pourraient être réalistes, s'il n'y avait pas l'élément perturbateur, difforme plongé dans un espace familier (une sorte de nuage dans une chambre d'hôtel ou un mur derrière un visage en céramique). Sa fascination pour le cinéma des années trente (Frankenstein), mais aussi pour le cinéma contemporain (les zombies) est manifeste à travers la plupart des toiles.

"Je pense que je suis hyper-contemporain. Je "sample", au sens musical du terme, tout ce qui est à ma portée pour dire quelque chose d'actuel. Je prélève des fragments dans tous les types d'images, dans tous les supports, mes propres travaux y compris. La virtuosité me permet d'être mon propre instrument." (SB)

Il a un univers : sombre, kafkaïen, puissant soutenu par une très bonne technique. Mais parfois il brouille la frontière avec le kitsch : ses céramiques dorées m'ont rappelé Koons. On se pose la question si sa virtuosité est nécessaire et doublée d'un contenu suffisamment intellectuel et subtile. Son propos d'être hyper-contemporain serait-il trop ambitieux ?