Christian Silvain
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Christian Silvain

Christian Silvain

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Riche de détails, l'œuvre de Christian Silvain est dotée d'un puissant élan, d'une belle vigueur qui le pousse à évoluer et à créer constamment. L'artiste prend ses rêves en main et leur donne vie, en fondant son présent et son passé en un tout aux multiples dimensions spatiales et temporelles. Avec des objets familiers côtoyés dans son enfance,  parfois dessinés  à l'envers, il recrée un monde merveilleux et dense, un microcosme imaginaire, refuge lilliputien de ses souvenirs. Il ouvre un univers  énigmatique, d'une ingénuité apparente, fait d'évocations intimes. Inlassablement il rassemble oiseaux, ours, avions, enfants, échelles, grenouilles, indiens, symboles muets d'où surgissent quelques mots écrits.  Départ d'une nouvelle histoire, chaque œuvre amalgame imaginaire et réalisme, dessins minutieux, et couleurs pures, fortes, qui contrastent avec des fonds noirs et blancs.
Christian Silvain renoue avec son enfant intérieur, lui redonne la parole, en écoutant son silence et en  l'accueillant dans ce qu'il exprime.
Le rêve
"Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir
Et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns.
Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer
Et d'oublier ce qu'il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil
Et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement,
A l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite surtout d'être vous."
Jacques Brel
S'il fallait énoncer ce qui retient dans l'œuvre de Christian Silvain, ce qui accroche, c'est la simplicité de moyens et le sentiment d'une frénésie créatrice. Croisant présent et passé, ses tableaux sont une autre manière de se souvenir, un arc tendu vers cet autrefois qui revit soudain en vue de donner un sens fondamental à sa peinture.

Sur des fonds complexes, dans un mélange hétéroclite et désordonné dont on cherche la clef, il crée des espaces fictifs et fait émerger de l'oubli de minuscules objets, façonnés d'histoires, pleins de sens, qui émeuvent par leur pouvoir d'évocation. Telles des pages saturées qui refusent le vide, on contemple ses œuvres comme on regarderait un album de famille, en attendant qu'elles révèlent quelque chose de l'artiste, comme une biographie imaginaire qu'on essaie de décoder. La présence d'objets personnels, venant d'un passé révolu, qu'il restaure et collecte de sa mémoire intime nous amène à observer ses œuvres en détail. Elles témoignent de ses repères identitaires, de ses racines, sollicitent les souvenirs, voire les confidences, entretiennent les liens tissés avec l'autrefois. Solitaire, déterminé, travaillant avec vitesse et frénésie sur un ton autobiographique, Christian Silvain fait émerger des moments vécus, des bonheurs et des malheurs qu'il présente en conteur. Il fait ressortir failles, amnésies et rêves oubliés. On a le sentiment passionnant d'être dans les coulisses d'une vie, d'être séduit par la force d'expression des enfants, leur pureté et leur fragilité. Sans excès de mélancolie, son langage pictural se nourrit de souvenirs intimes, mêlés d'humour et de poésie, réinventés à partir d'impulsions propres satisfaisant un besoin intérieur. Ce sont des bouffées de nostalgie, un serrement de cœur, une émotion prégnante vis-à-vis d'instants enfuis. Mais aussi un clin d'œil espiègle et réaliste à une vie, un combat rebelle contre le temps qui passe. De manière toute personnelle, par des revécus émotionnels, l'artiste répond à ses angoisses.

Ses associations iconographiques répétitives renvoient à son enfance peuplée de rêves et à une boutique familiale qui regorgeait de jouets. L'observation amène d'autres niveaux de lecture. Dans une combinaison vivante, isolés de tout contexte, les dessins, simples, s'associent, se juxtaposent, dans une chorégraphie grouillante. Ca et là une couleur insistante, ailleurs un mot énigmatique en liberté … qu'on lit en silence, qu'on voit, message étrange, parfois plein de tendresse, parfois plus amer. Convergence entre différents registres d'expression, impasse de langages, l'œuvre qui nous est offerte est une accointance entre dessin et parole, un reflet de choses non exprimées.

L'art aurait-il pour mission de révéler ou de réinvestir un repli, un retrait au regard d'expériences traumatisantes ?
 
Elisabeth Martin
Bruxelles, octobre 2011
 
 
Galerie Libre Cours, 100 rue de Stassart, 1050 Brussels
www.galerielibrecours.eu - martine.ehmer@galerielibrecours.eu - tél. : +32 473 590 285

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