Pierre Radisic
Eclats multiples
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Pierre Radisic

Pierre Radisic, Gloria 1988

Comment introduire l'oeuvre photo-graphique de Pierre Radisic, observateur infatigable et créateur prolifique, franc-tireur faisant feu de tous bois, iconoclaste provocateur et obsessionnel, bricoleur surréaliste, inclassable troublion.
Au commencement était le Noir… et le blanc… et la myriade de teintes de gris.  Au commencement était le corps, au commencement était le grain, la matière. Grain de peau, matière courbe et rebondie ou ferme et anguleuse, éclat du regard, reflets des textures, orifices comme autant de trous noirs, de régions inconnues. Le corps, tout est venu de là. Le corps comme émanation cosmique.

Un monde qui s'accorde à nos désirs… un imaginaire qui jouit sans entrave… un plaisir partagé par le jeu des sens, jeu des formes, des contrastes et des couleurs, jeu des représentations et des fantasmes.
L'image devient tableau. Les formes et les couleurs, les ombres et les lumières s'organisent pour nous parler. La peinture a été une de ses principales sources de référence, l'Art pictural devenu l'Art photographique. De là sans doute cette constante esthétique. Même s'il affectionne le côté conceptuel de ses compositions, l'illusion d'optique et les interprétations qu'elles laissent à découvrir, la beauté formelle reste le fondement autour duquel tout viendra graviter.

Il en va de même pour la musique, son autre source d'inspiration. On retrouve cette idée de partition dans l'ensemble des images qu'il compose comme des séries, comme des séquences d'écriture picturale, sortes de variations sur un même thème. Une manière, peut-être, de vouloir dépasser l'instantané pour créer du mouvement, pour réaliser des partitions visuelles.

Pierre Radisic nous invite à explorer, à stimuler notre propre imaginaire, à laisser libre cours à nos interprétations voire à nous laisser "délirer". A l'heure du cliché, du selfie et du "tout image" comme on dirait du "tout à l'égout", l'oeil et son point de vue sont à réinventer et la vision de Pierre Radisic pourrait  nous y aider, nous aider à penser l'image autrement que comme un simple reflet de notre narcissisme ou comme une fabrique à souvenir… 
Et Eros dans tout ça, me direz-vous ?
A la fois moteur et essence de sa création, carburant du plaisir et de la liberté artistique, le sexe est partout en filigrane.
Mais, en fin de compte, et si c'était plutôt une histoire d'oeil ? Car c'est bien l'oeil qui est au centre de l'aventure picturale de Pierre Radisic… l'oeil qui voit et nous regarde.
Et ne dit-on pas "se rincer l'oeil" ? Tout est dans tout et réciproquement… Non peut-être* !
 
Bernard Noël
Bruxelles, août 2020
 
 
Pierre Radisic au Salon d'Art jusqu'au 17 octobre
rue de l'hôtel des monnaies 81, 1060 Bruxelles
www.lesalondart.be

* "Non peut-être" veux dire "oui" en bruxellois…
 
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