Jackson Pollock, un mythe, une œuvre, une vie

Populaires et controversées, ses toiles s'accomplissent dans le geste le plus célèbre du XXème siècle, le dripping. La tâche dégoulinante quand elle est récupérée puis répétée, rythmée, accélérée, assimilée, mécanisée, temporalisée, spatialisée sur la toile étendue à terre, multipliée, colorée, conditionnée par une étrange habitude, s'impose, dans l'histoire de l'art, non seulement comme peinture, mais comme de la grande peinture ! Un accident pictural selon l'expression du muraliste mexicain, le peintre Siqueiros, ami et mentor de Pollock, serait donc à l'origine de cette technique révélée comme valeur et signifiance de l'acte pictural. Mais seul le résultat compte : - Il faut tenir pour certain que dans l'impression finalement obtenue, l'image, quel qu'en soit le contenu, sera une tension - écrit le poète et écrivain américain Harold Rosenberg en 1952. A cette époque, la peinture de Pollock choquait encore. Aujourd'hui, elle nourrit l'âme par sa beauté sacrificielle. Elle est éternelle.

L'exposition new-yorkaise lui étant consacrée, retrace avec 106 toiles, 48 dessins, et 3 sculptures, 20 ans de création et de vie.

Elle commence par un auto-portrait un peu maladroit de 1930, s'initie avec la période d'influence picassienne, s'élargit avec ces images qui reflètent une torture expressive pas encore bien définie des années, s'emporte, respire, avec ses énormes toiles à perdre le souffle, et finit brusquement en pleine affirmation d'elle-même, comme l'artiste, qui meurt prématurément en 1952 dans un accident de voiture.

Nous savons de lui qu'il est né en 1912 à Cody, Wyoming dans une famille pauvre. Qu'à 18 ans, arrive à New York et commence à peindre. Ami des surréalistes il est fasciné par l'écriture automatique. Entre 1939-40 il suit une analyse dans l'esprit junguien, épouse en 1945 le peintre Lee Krasner. Son art est découvert par Peggy Guggenheim en 1943. Il a le mal de vivre et incarne la peinture gestuelle dans quelques chefs-d'œuvre aux noms poétiques : Autumn Rhythm, Echo, Arabesque, etc.

Iléana Cornéa
1999

Jackson Pollock, Tate Gallery, New York, Etats-Unis, jusqu'en mars 1999
Tate Gallery, London, Royaume-Uni, du 11 mars au 6 juin 1999


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