Jackson Pollock, un mythe, une uvre, une vie
Populaires et controversées, ses toiles s'accomplissent dans le geste le plus célèbre du XXème siècle, le dripping. La tâche dégoulinante quand elle est récupérée puis répétée, rythmée, accélérée, assimilée, mécanisée, temporalisée, spatialisée sur la toile étendue à terre, multipliée, colorée, conditionnée par une étrange habitude, s'impose, dans l'histoire de l'art, non seulement comme peinture, mais comme de la grande peinture ! Un accident pictural selon l'expression du muraliste mexicain, le peintre Siqueiros, ami et mentor de Pollock, serait donc à l'origine de cette technique révélée comme valeur et signifiance de l'acte pictural. Mais seul le résultat compte : - Il faut tenir pour certain que dans l'impression finalement obtenue, l'image, quel qu'en soit le contenu, sera une tension - écrit le poète et écrivain américain Harold Rosenberg en 1952. A cette époque, la peinture de Pollock choquait encore. Aujourd'hui, elle nourrit l'âme par sa beauté sacrificielle. Elle est éternelle.
Iléana Cornéa
Jackson Pollock, Tate Gallery, New York, Etats-Unis, jusqu'en mars 1999 |