"La photographie n'est pas l'art"
La collection photo de Sylvio Perlstein au Musée d'Ixelles
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
Collection photo de Sylvio Perlstein
 

Collection photo de Sylvio Perlstein

Collection photo de Sylvio Perlstein
Man Ray, "Violon d'Ingres" 1924 © Sabam Belgium 2009

 
 
 
 
Cette boutade titulaire, nous la devons au facétieux Man Ray. Bien avant les autres, il avait exprimé la subtile nuance entre les photographes faisant de l'art et leur contraire. C'est sans doute cette étincelle dadaïste et pré-conceptuelle qui a illuminé le regard de Sylvio Perlstein : il a commencé à acquérir des oeuvres originales il y a près de cinquante ans.

Au sein de cette accumulation de trucs bizarres (dixit SP), la photo n'est cependant qu'une "collection dans la collection", qui doit totaliser un millier de pièces à l'heure actuelle. Oui mais voilà : comment déployer avec élégance un ensemble aussi hétéroclite, qui regroupe aussi bien les emblèmes délicats de Doisneau et Brassaï que les snapshots pointus de Weegee et Alvarez Bravo, et tout autant les grouillements figés de Tunick que les exorcismes émétiques de Witkin ?

Les commissaires-duettistes Durand et Rosenberg ont puissamment agité leurs neurones thématiques et amalgamé leurs compétences reconnues. Ils ont ainsi identifié six axes fondamentaux de monstration/dialogue entre les œuvres, bannissant toute approche historique, technique ou chromatique conventionnelle - et souvent barbante, soulignons-le. Voici Corps, Espaces, Objets, Scènes (etc.), qui balisent intelligemment un parcours fluide et cohérent.

Et peut-être les volumes du musée offraient-ils quelques libertés supplémentaires ? Les voici immédiatement rehaussés de quelques pièces sculpturales extraites de la même collection, toutes en parfaite adéquation avec le propos général de l'exposition. Ici également, SP prouve qu'il est un assembleur assez frugal, somme toute : il ne se contente que du meilleur. Duchamp, Cadere, de Andrea, Eerdekens… et la mirifique Énigme d'Isidore Ducasse, de Man Ray - en effet, que vouloir de plus ?
Petit détail piquant : sans doute pour respecter l'esprit volontiers décalé des quelque 150 artistes présentés, les cartels sont regroupés en marge des œuvres, mais à contresens. Le visiteur doit donc les parcourir du bas vers le haut.

Enfin, un certain nombre d'interlocuteurs de Sylvio le considèrent comme timide, réservé, voire même évasif ? Grave erreur d'appréciation. Simplement, il ne veut en faire qu'à sa tête et n'a de comptes à rendre à personne. Qui le lui reprochera ? …
 
János W. Kovács
Bruxelles, novembre 2009
 
 
Expositions de la collection Perlstein développées par David Rosenberg  et Régis Durand,
co-commissaire :

• Musée d'Ixelles, Bruxelles, jusqu'au 10 janvier 2010  www.sylvioperlstein.museedixelles.be

• La Maison Rouge, Paris, exposition passée 2006-2007, "Busy Going Crazy"  www.lamaisonrouge.org

• Bientôt, "La photographie n'est pas l'art" du 06 février 2010 au 25 avril 2010,
   Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg  www.musees-strasbourg.org

accueil     vos réactions     haut de page