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Après une restauration d'une ampleur exceptionnelle, un retour très attendu sous la verrière du Grand Palais qui ouvre de nouveau ses portes et accueille "Paris Photo", la première foire internationale dédiée à la photographie.
La 27e édition de cette manifestation marque une étape importante pour la foire, qui renoue avec ce lieu emblématique afin de poursuivre dans un espace plus grand que le Grand Palais éphémère sa mission : réunir les meilleures galeries internationales et françaises, tout en mettant en avant les talents émergents et les livres de photographie.
La programmation cette année a été pensée pour marquer les esprits. En mettant en lumière les liens profonds qui unissent Paris Photo aux musées du monde entier, la foire nous invite à explorer de nouveaux horizons artistiques. Expositions institutionnelles, tables rondes, performances, projets éducatifs et d'éducation à l'image se déploient tout au long de l'événement pour offrir une expérience riche et immersive.
Le programme Elles × Paris Photo, dédié aux femmes photographes, évolue aussi cette année afin de donner encore plus de visibilité aux artistes féminines, en visant notamment à encourager les acquisitions par des institutions muséales.
Les réflexions qui accompagnent cette édition se concentrent sur l'évolution de la photographie contemporaine. Parmi les thèmes explorés, il convient de citer la matérialité de la photographie, l'impact des technologies numériques, ainsi que l'émergence de nouvelles approches post-photographiques.
Matérialité et Techniques Historiques : Paris Photo met en avant un retour aux procédés photographiques traditionnels, comme le collodion ou le daguerréotype, en réaction à la numérisation. Certains artistes cherchent une expérience plus tangible, où l'image devient un objet physique à contempler en dehors des écrans.
Nouveaux Supports et Expérimentations : Des photographes contemporains explorent des matériaux qui sortent des conventions du médium, utilisant des supports tels que le textile, la céramique, et même des coquilles. Ce choix de supports alternatifs s'inscrit dans une tendance dite "post-photographique", où l'œuvre dépasse le cadre de la photographie classique pour se rapprocher de la peinture, de la sculpture ou de l'installation.
Jeux de couleurs et Influence numérique : Avec l'arrivée du numérique, le pixel est devenu l'unité de couleur, mais certains artistes reviennent aux spécificités des pellicules argentiques, exploitant des supports comme le verre lenticulaire pour jouer avec la perception visuelle, rendant hommage aux particularités colorimétriques de marques comme Fuji et Kodak.
Thématiques et approches documentaires : Le salon met aussi en avant des artistes qui mêlent abstraction et documentation, abordant des thèmes comme l'écologie et l'impact colonial sur les paysages. Certains artistes par exemple utilisent la photographie pour observer les changements dans l'eau et les écosystèmes, ou pour capturer l'essence de lieux marqués par l'histoire.
Émergence et encouragement des nouvelles galeries : Le secteur émergent, soutenu par des programmes de prix et de résidences, permet aux jeunes artistes et petites galeries de gagner en visibilité. Ce secteur est bien entendu essentiel pour renouveler la scène artistique en donnant une chance aux talents émergents.
Paris Photo propose cette année une vision de la photographie qui est à la fois ancrée dans l'histoire du médium et résolument tournée vers l'innovation, en explorant de nouvelles façons de capturer et d'interpréter la réalité.
Philippe Albou
Paris, novembre 2024
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