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Le Palais du Duc d'Alba - Palacio de Liria - est ouvert au public depuis le mois de septembre 2019. Il a été construit à la fin du XVIIIe siècle (1785) par un architecte français, Louis Guilbert et plus tard sera achevé par Ventura Colón (1717-1785), en style néo-classique.
Ce palais est devenu une fondation d'art dont le but est de montrer une collection exceptionnelle de tableaux et d'objets de plus de trois siècles d'histoire de la famille, soit la 18 ème Duchesse et Duc d'Alba, Cayetana Fitz- James Stuart and Luis Martínez de Irujo. La bibliothèque contient plus de 18000 volumes, littérature, art et histoire, notamment une première édition de Don Quichote (1605), des lettres de Christophe Colomb, et de nombreux ouvrages en Français que j'ai pu visiter et qui sert aussi aux chercheurs.
Le palais se situe dans le quartier d'Argüelles et de l'Université Pontificale.
Les visites sont programmées longtemps à l'avance en groupe de 20 à 25 personnes sur réservation strictement, et cela permet une découverte aérée et agréable de ce palais où nous évoluons sous la houlette d'un guide rompu aux descriptions des lieux. Mais évidemment, notre oeil peut aller plus loin pour voir et dénicher quelques oeuvres inouïes et importantes.
Nous avons pu nous entretenir avec le directeur de cette Fondation, Mr. Alvaro Romero Sanchez-Arjona qui nous a ouvert les richesses de ce palais ouvert au public madrilène.
Cette collection s'étend sur plusieurs siècles d'histoire de la peinture. Les salles se divisent par thématiques et collections de tapisseries, de céramiques, de mobiliers, de sculptures, de livres, de porcelaine et de peintures bien sûr, réparties dans différentes salles : salle Zuloaga, salle espagnole, la salle du Grand Duc, la peinture flamande, la salle Stuart, Ia salle italienne, la salle Goya et Velasquez, notamment L'Infante Margaret, etc…
Voyons cet ensemble de peintures par le détail. En route vers le marché de Rubens, près d'un Cornelius de Voos, Jan Brueghel de Velours, Jacobo Ruysdael, les flamands ont bien sûr une grande place dans cette collection qui contient aussi des tapisseries de 1550. Nous avons, par exemple, un Vernet notamment. Bustes, armures du XVIe siècle, paravents recouverts de soieries ; dans le salon espagnol, on découvre l'Infante Marguerite de Velasquez, un Zurbaran magnifique, portrait de Saint Dominic, Le Greco (le Christ sur la Croix), un portrait de Juan de la Miranda par Murillo, un Luca Giordano, et une Vénus de Lavinia Fontana, artiste de Bologne du XVIe siècle, qui fait l'objet d'une exposition en cours au musée Reina Sofia avec Sofonisba Anguissola (née à Cremone), invitée par le duc d'Albe, car la ville dépendait du royaume d'Espagne, elle rejoindra en 1559 la cour de Philippe II. Dans le bureau du Duc, il y a, entre autre, un Madrazo avec une Vénus qui impose sa présence, comme infiltrée subrepticement. Puis, les Goya abondent dans cette collection par des portraits, telle Eugenie, la duchesse d'Alba. La salle italienne reste étonnante par des oeuvres remarquables. Un Guido Reni, étonnant ! Un Titien, un Bronzino, un Perugin. Elisabetta Sirani (XVIIe siècle) de Bologne, un portrait (cette dernière est enterrée dans la chapelle Guidotti de la Basilique San Dominico de Bologne).
Il faudrait des pages et des pages pour détailler la richesse de cette collection du Palacio de Liria que nous vous invitons à découvrir si vous passez par Madrid. Un lieu magnifique à visiter en Europe !
Patrick Amine
Paris, janvier 2020
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