Karine Bonneval, Julie C. FortierCentre d'Art de l'Onde
Julie C. Fortier
Julie C. Fortier
Julie C. Fortier
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Julie C. Fortier
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Karine Bonneval
Karine Bonneval
Karine Bonneval
Karine Bonneval
Karine Bonneval
Karine Bonneval |
Comme un frisson assoupi est le titre de cette exposition.
Nous connaissions le travail artistique de Karine Bonneval que nous avons pu apprécier pour ses sculptures "étonnantes" : des fleurs de sucre mises sous des cloches de verre, et présentées dans la bibliothèque du château des Jardins de Chaumont, durant l'exposition d'arts contemporains l'an dernier (2017), aux côtés du Dôme de Miguel Chevalier notamment, pour des œuvres hautes en couleurs. Mais, je découvrais pour la première fois ici à l'Onde, les installations de Julie C. Fortier, plasticienne québécoise, inspirée par les parfums. Deux perceptions très différentes réunies ici dans ce très beau centre d'art, lumineux et en volume, qui abrite un grand théâtre, non loin de Paris et près de Versailles. Karine Bonneval écoute la terre (son film intitulé Dendromite, 2015) et en tire des sculptures sonores aux formes étonnantes surmontées d'un petit parterre de champignons, car c'est pour elle une manière d'écouter la terre, les plantes, tout le vivant et les formes liées aux hybridations. Ici, le son semble sortir de strates enfouies profondément, il est mixé avec des chants humains… A l'intérieur du dôme de terre, du papier mâché avec des herbes de la terre et une éruption de champignons. Il s'agit pour cette artiste de mettre "la tête dans la terre", comme elle le souligne, et de montrer ces "échanges invisibles entre l'humain et le végétal", et l'hybridation qui peut en résulter. D'un autre côté, nous avons des sculptures quelque peu totémiques, colonnes gris-noir ouvertes comme des volcans miniatures sur un sol de terre, en céramique tournées et modelées, conçues en collaboration avec la céramiste Charlotte Poulsen. Karine Bonneval a pensé à la culture des Musgum (ou Mousgoum du Cameroun dont l'architecture a fait l'objet d'études particulières surtout pour leurs tòléks, cases en forme d'obus), – et où parfois poussent des "bouquets de pleurotes", signale-t-elle. Pour ses films, elle réalise des hybridations à partir d'images de particules au microscope agrandies plus de 1000 fois dans des boîtes, puis elle filme tous les mouvements de ce monde infiniment petit. Vidéo que l'on peut voir. Karine Bonneval, avec cette série Ecouter la terre, mixe habilement les éléments naturels nécessaires à ses créations en les révélant en symbiose totale avec les procédés scientifiques légers et aériens qui caractérisent son art subtil et poétique débarrassé de tout pathos. Et le résultat en est tout simplement beau ! Quant à l'installation de Julie C. Fortier : Les fauves ont surgi de la montagne, c'est à un autre monde auquel nous sommes confrontés. Ici, dans la grande salle cubique, lumineuse, ce sont 9 manteaux suspendus qui exhalent des parfums des fourrures avec une association de molécules où le spectateur doit retrouver ou associer les différentes odeurs. Au sol, des boules blanches simulent les colliers sur les mannequins de bois, tel un paysage en pointillé. Elle a cristallisé des molécules de parfums sur du verre qui forment des dessins, installés sur des dômes en plâtre, avec des porcelaines poreuses, exhalent des essences de fruits… La démonstration demande évidemment des explications de la part de la plasticienne pour saisir les relations entre les objets mis en scène et l'histoire des essences et des fourrures animales données à voir. L'image, qui ressort de cette installation, nous laisse parfois perplexes. Quant aux œuvres de Karine Bonneval, elles nous donnent plus à rêver et à nous interroger par leur caractère hétérogène et sensible. À voir. Patrick Amine
Paris, février 2018
Karine Bonneval, Julie C. Fortier
Centre d'Art de l'Onde, 78148 Vélizy-Villacoublay du 27 janvier au 24 mars 2018 londe.fr/expo/karine-bonneval-et-julie-c-fortier microonde@londe.fr tél. : +33 1 78 74 39 17 |