Claude Mollard, exporevue, magazine, art vivant et actualité

Des Origènes aux Graphogènes

Léonard de Vinci… invitait les jeunes peintres à imaginer des scènes ou des paysages par l'observation de vieux murs souillés de taches. À 5 ans déjà, le petit Claude scrutait tout ce qui était devant ses yeux, que ce soient les nuages ou les tapisseries sur le mur, y discernant moult paysages et êtres divers.

Si Claude Mollard a réalisé beaucoup de photos de nature et d'objets, ce sont les visages qui s'imposent rapidement, des figures humaines qu'il découvre dans la nature. Il traque ainsi les "Origènes", visages-esprits captés dans la nature et dans les sites patrimoniaux, depuis 1999

"Le peuple des Origènes se niche partout : dans les pierres du chemin, les noeuds des troncs d'arbres, les buissons de ronces, les lichens des rochers... Depuis des millions d'années, ils regardent en silence les hommes qui ne les voient pas.
J'ai découvert le premier Origène dans les carrières antiques de marbre de l'île de Paros, dans les Cyclades, où les premiers sculpteurs firent surgir de la pierre le visage de l'homme, à moins que ce ne soit sur les flancs du volcan Stromboli né des noces du feu et de la mer parmi les îles Eoliennes, ou encore dans les ruines de Pompéi, ou dans la nature exubérante du Brésil…
Depuis lors, je les vois partout : ils crient, ils rient, ils pleurent, ils se moquent, ils éprouvent des sentiments comme des humains. "Tout vit, tout est plein d'âmes"… Victor Hugo n'était pas loin de penser que Dieu se cachait dans les coins et recoins de la nature. Hommes, monstres ou dieux, ils sont arrivés sur terre bien avant nous. Hommes, monstres ou dieux, ils ne sont pas très sages." - Claude Mollard – 2004

Le galeriste Mehdi Ben Cheikh exposa ses Origènes de Pompéi au printemps 2008… Ce dernier, passionné de street art, l'emmena dans un vieux parking dont les murs etaient recouverts de graffitis. Fidèle à sa quête, l'œil de Claude Mollard y découvrit un, puis deux, puis plusieurs Origènes… Ainsi de trois taches blanches, trois virgules, des visages apparûrent, semblable aux traces laissées par nos ancêtres sur les parois des cavernes. Un autre univers de recherche s'offrit alors à lui et ainsi les "Graphogènes" naquirent !

Le street art se donne à voir, côté urbain, facile d'accès, offert à la population. Réalisations vouées à disparaître, les graffitis se dégradent au fil des saisons, des intempéries, donnant ainsi d'autres visions, s'humanisant. D'Origènes en Graphogènes, Claude Mollard parcourt le monde, capturant et répertoriant des milliers d'images tel un vaste inventaire.

Véronique Grange-Spahis
Bruxelles Paris, février 201

Après avoir fait des études supérieures à Lyon (1959-1964), Claude Mollard est sorti de l'ENA en 1967. Il a débuté dans le champ culturel en participant activement à la construction et à l'ouverture du centre Pompidou en qualité de secrétaire général (1971-1977). Il a été Secrétaire Général de l'INA (Institut National de l'Audiovisuel) de 1977 à 1978 et Délégué général de l'Union Centrale des Arts Décoratifs (1978-1981). En 1981, il devient chargé de mission auprès de Jack Lang pour le doublement du budget du ministère de la Culture et le lancement de la nouvelle politique en faveur des arts plastiques. Il crée et dirige la nouvelle Délégation aux Arts plastiques, il met en place de nombreuses institutions culturelles comme le CNAP (Centre National des Arts Plastiques), le Centre national de la Photographie, les FRAC (Fonds régionaux d.art contemporain), et d'écoles d.art et de design (ENSCI). Il a dirigé la Biennale de Paris en 1985. Il a lancé le CNAC-Magasin de Grenoble (1986). On lui doit aussi les grandes commandes publiques comme les colonnes de Daniel Buren au Palais Royal, la tour aux figures de Jean Dubuffet, le Centaure de César, et une centaine d'autres œuvres implantées sur le territoire.
De 1986 à 1996, il crée et dirige la première agence d'ingénierie culturelle (ABCD) ainsi que l'Institut Supérieur de Mangement Culturel (3ème cycle supérieur). Il participe alors à la réalisation de nombreux projets culturels en France et dans le monde, comme la construction de la cathédrale d(Evry (1988-1996), le Centre de la mémoire d'Oradour sur Glane (1993-1995), le musée de Sarlat, le parc archéologique de Carthage, l.Axe majeur de Cergy- Pontoise, la programmation de bibliothèques, musées, théâtres et autres centres culturels. Il réalise des audits culturels pour le compte de communes, de départements, de régions et d'Etats comme par exemple au Brésil avec : la culture dans les favelas, Fos d'Iguaçu, Ouro Preto... Il est aussi consultant auprès de l'Union européenne, commissaire de manifestations comme Tuileries 89, l'Europe des créateurs au Grand palais (1989), le Festival des arts de la table de Roanne (1987-92), la Fête de la planète (1992), les monuments de Calder à Paris et à Cologne (1992-1993), Southern African Music Festival au Zimbabwe (1995).
En 2000, il rejoint Jack Lang devenu ministre de l'Education nationale en qualité de chargé de mission auprès du ministre pour les arts et la culture et entreprend la conception et le lancement du plan de 5 ans en faveur de l'éducation artistique et culturelle. Il est simultanément directeur général du Centre national de documentation pédagogique (CNDP). Il a été Président du salon des artistes décorateurs au Grand palais.
Claude Mollard est l'auteur de nombreux essais sur la culture, notamment « Le cinquième pouvoir », « Histoire de la politique culturelle de Malraux à Lang ». Il a écrit des monographies d'artistes, notamment sur le mouvement des Nouveaux Réalistes ou Juan Gris. Avec la journaliste Pascale Lismonde, il a publié la biographie de l'artiste brésilien Frans Krajcberg.

livre "Les graphogènes de Claude Mollard" Editions Critères - ISBN : 978-2-917829-65-3
www.criteres-editions.com

Visionairs Gallery, 14, rue des Carmes, 75005 Paris
www.visionairsgallery.com - tél. : +33 1 42 61 15 15

Gallery Garden, 206 rue stevin, 1000 Bruxelles
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