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La peinture est rare chez Manser, elle tend à disparaître pour devenir inaccessible et apparaître derrière la photographie. Son cheminement, au départ très coloré, tend à s'effacer pour devenir minimaliste, monochrome essentiellement voué au noir.

La peinture à venir de Manser est sensiblement proche de ses photographies. Le noir et blanc lui permettent de se focaliser principalement sur l'écriture, sans artifices de couleur.

Il développe, depuis quatre ans, une recherche artistique autour d'un univers et d'une écriture graphique qu'il nomme "Spirabesk" et qui est son unique sujet de création. A travers cette exposition, Manser clôt une phase de sa démarche picturale pour s'orienter plus fortement vers la photographie.

À la fois peintre, calligraphe et photographe, le support de prédilection de Manser reste le corps qu'il habille de son écriture à travers un travail de body-writing.

Il crée une production dans une démarche nomade, affichant régulièrement ses visuels dans l'environnement urbain, confrontant l'écriture aux regards de la ville. La principale thématique de Manser Fluxser se construit autour de l'absence-présence, l'écriture calligraphique étant vouée, par son processus créatif, à la disparition.

A travers cette exposition au Remix Coworking, je conclus ma période picturale pour passer à une autre forme d'expression et m'engager dans une seconde phase.
C'est en totale adéquation avec l'idée que je me fais de mon évolution, cette idée fixe qui m'accompagne depuis 2 ans, à savoir la disparition de la peinture et la réflexion sur l'absence. C'est une idée d'autant plus curieuse que la dernière période d'arrêt qu'il m'a été permis de vivre a duré presque 10 ans. Elle m'avait été imposée par les circonstances de la vie, alors que celle-ci est maintenant pleinement décidée et entre dans une démarche consciente et volontaire.
En stoppant la peinture, j'ai la conviction de m'éloigner aussi de la couleur qui était un frein dans la perception de l'écriture. Je m'éloigne de beaucoup de choses.
La peinture, ou plutôt l'écriture puisqu'il s'agit surtout d'elle, disparaîtra derrière une chimie et deviendra donc impalpable. Ce médium qu'est la photographie rendra visible ce qui n'existera que l'espace d'un temps donné. Cela rendra l'écriture beaucoup plus précieuse à mes yeux, même si rien ne sera plus accessible et si tout entrera dans le champ éphémère.
J'aime beaucoup cette toile que je vous présente, c'est la dernière que j'ai réalisée. En la finissant, je savais où je m'arrêtais, et je sais aussi, aujourd'hui, où je reprendrai l'acte pictural lorsque cela sera nécessaire, c'est-à-dire dans 3 ans.
La photographie est l'unique mémoire de cette existence, elle garde la trace, l'impression de cette disparition. (Manser)