Claude Lévêque

Claude Lévêque

Claude Lévêque

Claude Lévêque

Claude Lévêque

Il est aujourd'hui bien connu du grand public comme des érudits et rencontre une renommée internationale grâce à ses installations dans des lieux de mémoire, des espaces abandonnés ou désaffectés ou quelques galeries célèbres : Stigmata (New York 1999), Double Manège (Tokyo 2003), Le Grand Soir (Venise 2009), Life on the Line (Marseille 2018), Aube Bleue (Paris 2018). Née à Nevers en 1953, il Claude Lévêque travaille entre Montreuil et la Nièvre.

Comme il le dit lui-même, il est devenu "un artiste de variété associé à un passé punk". Sa fascination pour la lumière date de sa tendre enfance, à Pigalle avec ses parents ; ébloui par tous les néons rouges et l'atmosphère festive du quartier, il gardera ancré toutes ses sensations pour nourrir chacune de ses pièces aujourd'hui. La lumière métamorphose, d' après lui, elle théâtralise, a différents types d'impacts et le néon est l'enseigne "fragile" qu'il chérit tout particulièrement car le langage s'y mêle.

Il évite la nostalgie, parle à son époque en cassant les carcans, se sert des lieux ou il crée pour en faire autre chose, nous en offrir une nouvelle vision. Porté et nourrit par la musique, il affectionne tout ce qui est lié à la transformation, à la mutation, toute sorte de matériaux, de supports qui peuvent affecter les sens : le reflet, le son, parfois même l'olfactif sont ces champs de travail. Pour chaque projet, il explore quelque chose de neuf, sans être trop documenté ou narratif, il veille à perpétuer un mouvement infini.

Pour le Palais Garnier et l'Opéra Bastille, Claude Lévêque a conçu "Saturnales", une dialectique entre ombre et lumière, propre à l'Opéra. De la Rotonde des abonnés au marches du Grand escalier, en passant par le bassin de la Pythie, nous découvrons un parcours chimérique composé de trois zones. Univers électriquement bleu puis rose, jeux d'échelles et métamorphoses des opulents décors, sublimations des ornements.
Deux immenses pneus dorés, posés au bout des rampes du sublime escalier de marbre offrent des perspectives inattendues. Quand à l'opéra Bastille, élément phare de la capitale, il la coiffe de néons, comme un rayonnement, un chant qui jaillissant du toit, irradie tout Paris.

Encore une fois, Claude Lévêque nous transporte dans son univers à la fois onirique et contemporain tout en préservant les fantasmes qu'évoque l'Opéra, l'idée d'évasion, de liberté et d'oublie de soi. Les saturnales n'étaient elles pas, dans la Rome antique, de grandes fêtes populaires ?

Superbe pari réussi entre histoire et devenir pour l'institution Opéra de Paris qui célèbre les 350 ans et fêtera les trente ans de l'Opéra Bastille au cour de l'année 2019.