Richard Laillier

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Richard Laillier

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On a trop longtemps réduit le dessin de Richard Laillier à son rapport à la photographie, à l'ambigüité qui émane de ses clairs-obscurs, au mystère de sa technique. Mais avant d'être un virtuose de la gomme et de la pierre noire, Laillier est surtout un conteur d'histoires. Dans ce domaine aussi il cultive l'ambigüité, et les corps déformés qui sortent de l'ombre sont issus d'une mythologie personnelle, synthèse de cultures éloignées sans être opposées. Sam Peckinpah rencontre Sophocle, Ingres rejoint Céline, Bacon croise Tom Waits. Ses figures ont de multiples sources, plusieurs lectures en sont possibles et elles ne sont jamais solitaires ; aussi travaille-t-il en série, chaque dessin constituant un éclairage différent d'une scène donnée.

Ces dernières années, Laillier avait dû s'affranchir des contraintes de la pratique du dessin en atelier. Il s'est consacré à l'écriture, aux installations, aux décors de théâtre, à la mise en scène, à la vidéo et à la chorégraphie, où tout son petit monde intérieur a pu s'exprimer sous des formes nouvelles. Avec Etude, cette seconde exposition à la Galerie Guigon, il semble avoir retrouvé le chemin de l'atelier, mais toujours dans une approche pluridisciplinaire : l'exposition se décompose en études, préludes, fugues et nocturnes… au sens propre comme au sens figuré.