Histoire de Visage de Horta van Hoye, exporevue, magazine, art vivant et actualité

Une "Nuit des Musées" donne en général l'occasion d'enter par la porte de service dans les institutions muséales et de plonger ainsi brutalement dans leur univers de vie. En cette nuit 2013 à Bâle, Suisse, Horta van Hoye aura su charmer un public multiple et médusé.

Depuis 21 ans, cette artiste belge réalise des performances fascinantes : en froissant de ses mains le papier d'un rouleau normalement destiné à l'impression de journaux, elle sculpte des visages, des personnages étranges et énigmatiques. Déjà Eva Aepli, dès les années 60, avait fabriqué des silhouettes, de longues figures énigmatiques sorties d'un autre monde. Au contraire, l'une après l'autre, à mesure que le temps passe, les figures expressives de Horta van Hoye viennent s'accumuler pour donner des groupes de personnages qui semblent former une assemblée réelle. Car en réalité, cette artiste a puisé ses modèles dans la vie de la boutique de tissus tenue par ses parents dans un village de Belgique. Après des études à l'Académie des beaux arts de Louvain, puis d'Anvers, elle a commencé son travail avec de la glaise, pour enfin se donner à un matériau éphémère et recyclable : le papier.

Si le résultat est impressionnant, le véritable exploit réside dans la réalisation, dans le jeu des mains saisissant et transformant le papier en forme humaine. Déjà Picasso s'était livré à l'exercice, et rarement il est donné d'assister à la magie du travail d'un artiste, transformant promptement une matière inerte anonyme en objet d'art. "Histoire de Visages" n'a pas besoin de paroles. L'artiste s'exprime de façon muette dans un langage universel qui convient à tous, quelles que soient son origine et sa culture. L'essence de l'art n'est-il pas de capter la reconnaissance de tous ? Horta van Hoye est alors sans conteste une grande artiste, donnant une grande résonnance à l'art de la performance.