Franca Ravetpeintre de l'identité et de la transformations silencieuses
Franca Ravet, Cible émouvante
Franca Ravet, Hors d'atteinte
Franca Ravet, L'oiseau noir
Franca Ravet, La fille sans visage
Franca Ravet, La mémoire dans la peau
Franca Ravet, Le pacte boréal
Franca Ravet, Mêmoire infidèle
Franca Ravet, Motus
Franca Ravet, Un moment de faiblesse
Franca Ravet, Ne le dis à personne |
Son œuvre lui ressemble : personnelle, intuitive, délicate, elle appelle autant à une discrète émotion qu'à l'intelligence. Son écriture est poésie, pensée philosophique, réflexion artistique et conceptuelle. Alliant une expression subtile à des sensations pures, ses œuvres restituent par superposition les quêtes personnelles qui animent l'artiste. Elle reste dans l'abstraction sans exclure une certaine figuration distillée par l'imaginaire, par l'évocation. Et suit depuis ses débuts une trajectoire qui passe par la finesse et le ressenti, qui s'attache à l'humain et à son empreinte.
Pour ceux qui la connaissent déjà, Franca reste dans le questionnement identitaire, dans l'idée d'un travail par superpositions qui nous est déjà familier. Son engagement rime avec humanité et le besoin d'en saisir les traces identitaires. Pour cette nouvelle exposition, elle creuse plus profond le sillon. Et injecte une autre dimension à son travail en s'intéressant à cette identité que l'on veut bien montrer et qui est, au moins en partie, masque. Est-il compatible avec la notion d'identité ? En regardant ces dessins on se demande s'il libère ou bien s'il rend prisonnier. Franca réutilise des feuilles déjà travaillées qu'elle corrige. Elle dépose du tipp-ex, réécrit par-dessus les couches de peinture blanche, garde des réminiscences. De nouveaux visages surgissent, de grands yeux et des bouches muettes que l'on cherche à décrypter. D'autres s'éclipsent, certains se voilent, deviennent duels. Par ces transformations silencieuses, indéfinissables, elle gomme une partie du vécu, récupère le passé, le modifie. Ne reste visible que ce qu'elle choisit. Effacements et transparences. Le masque est quelque chose qui vient par-dessus, c'est l'identité qui couvre, qui fait changer. Pour cela, elle privilégie le papier et le crayon, pour leur côté intime. Nuances diffuses de gris, noir et blanc. Ses toiles sont beaucoup plus claires que d'habitude, les formats plus réduits. La démarche reste dans le ressenti. Et les œuvres, ouvertes, dans l'évocation. Elisabeth Martin
Bruxelles, avril 2013
Franca Ravet, "Tipp-Ex", jusqu'au 18 mai 2013
Galerie Libre Cours, 100 rue de Stassart, 1050 Bruxelles www.martineehmer.com - tél. : +32 473 590 285 |