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Malgré les grondements des Cassandres et les inquiétudes lancinantes du monde économique, la Fiac cuvée 2008 et son cortège d'événements nous ont emportés dans un marathon d'une semaine de plaisirs et de découvertes.
L'été indien a contribué à nimber ces moments d'une lumière et d'une douceur presque irréelle qui ont irradié la verrière du Grand Palais le soir du vernissage d'une aura magnifique.
FIAC, Elysées de l'art, Cour Carrée du Louvre et son Prix Marcel Duchamp, Show off, Slick "enfin" installée au cœur du 104, ambitieuse résidence d'artistes et lieu underground implanté dans les anciennes Pompes Funèbres Générales de Paris, "DiVA", "Antidote 4" à la Galerie des Galeries (Lafayette), Artist's book à Beaubourg, "Labo Factory", et Sphères à la Galerie Continua… Ce maëlstrom créatif a brillamment côtoyé l'événement majeur de la fin d'année, consacré à Picasso, enfin confronté à ses maîtres et la rétrospective Mantegna au Louvre.
La cuvée FIAC s'est ouverte sur des inquiétudes légitimes et cet état d'esprit était perceptible dans le choix des œuvres, plus cohérent, plus sage. Peu de buzz, toujours moins fou que Frieze, quelques silhouettes étranges et décalées, dans les allées, "Orlan", des stars anglaises surréalistes … mais une sensation de prudence et toujours la grande densité des galeries au mètre carré.
Dans l'esprit décapant anglo-saxon, seule la galerie White Cube a osé: une monographie des frères Dinos et Jake Chapman, digression euphorique et trash autour du sexe, de la mort, de la maternité. "Eros et Thanatos" en polymère rutilant et réaliste. A noter que ce sont leurs dessins revisités sur Hitler qui se sont vendus.
Les échos des transactions sont mitigés, on parle de valeurs moyennes, les plus de 100.000 € ont du mal à se vendre, on reparle de véritables coups de cœur, de recentrage sur les valeurs sûres. En bref, on "reparle" art, non plus spéculation.
La Cour Carrée est toujours plus vivifiante, plus contemporaine que le Grand Palais et auréolée du Prix Marcel Duchamp, cette année attribué au vidéaste Laurent Grassot, pour son installation spatiale et irréelle, en résonance avec celle qu'il a réalisée pour la Galerie des Galeries. Il y a du Olafur Eliason dans cette installation lumineuse et vibrante, parfaitement aboutie et intense.
Les "Elysées de l'Art" présentent des qualités d'œuvres plus intéressantes d'année en année et semblent avoir atteint leur stade de maturité, méritant leur statut de belle antichambre de la FIAC.
Show Off, égale à elle-même, disparate et petite, offrait quelques événements surprenants eux mêmes "off", dont ces Lieder de Schubert interprétés par un duo raffiné.
Les chambres du Kube abritaient la petite foire Diva (Digital and Video Artfair), et ses 25 galeries internationales. Le décor immaculé et futuriste du célèbre hôtel du Ice Kube Bar est en parfaite harmonie avec la technologie des vidéos et créations associées.
Slick enfin hébergée au "104" semble avoir connu quelques belles ventes et une fréquentation dans cet espace nouvellement ouvert et prometteur.
La Galerie des Galeries présente son "Antidote 4" au premier étage des Nouvelles Galeries, 11 artistes présentés dans un univers spacieux et aéré, véritable projet de curator, basé sur un accompagnement des créateurs sur le long terme et sur le tissage du lien galeriste, artiste et collectionneur.
Galleria Continua
- Chantal Crousel
- Hauser & Wirth
- Galerie Krinzinger
- Kamel Mennour, se sont réunies pour une immense exposition, "Sphères", au Moulin, à une heure et demie de Paris, drainant une centaine de visiteurs autour d'un déjeuner champêtre le dimanche de clôture de la FIAC. Avec les très célèbres Buren, Yan Lei, Anish Kappor, Subodh Gupta, Luca Pancrazzi, Panamarenko, Michelangelo Pistoletto…
Un passage au Labo Factory, une discussion philosophique autour des stèles chiffrées de Ryoji Ikeda et sur la valeur de l'infini.
Un dernier saut chez Picasso et la semaine aura été très dense…
Edith Herlemont-Lassiat
Paris, octobre 2008
crédit photo Edith Herlemont-Lassiat
"French art week" 2008
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