Faz
Plis sensuels à Venise
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faz, portrait. Photo © Christian Moser

 
 
 
 
Les nouvelles sculptures de Faz, d'un blanc nacré très doux évoquent les plis sensuels d'un tissu perlé. Voile légère poussée par la brise, rideau aérien abritant des formes inconnues, écran opaque masquant la réalité pour la rendre plus poétique… cacher pour mieux montrer… ne rien révéler … laisser deviner. “Il y a le réel et l'irréel. Au-delà du réel et de l'irréel, il y a le profond” écrivait Montherlant. Tel un rideau de scène qui masque la vraie vie et donne à voir un actefact, à moins que ce ne soit le contraire !

Ce travail sculpté en résine évoque également un processus de sédimentation, le lent travail que fait le temps par la tectonique des plaques sédimentologie, plaque de subduction. "La profondeur, disait Nietzsche, se cache parfois à la surface des choses." Accumulation des âges, empilement des époques, enfouissement de notre mémoire, superpositions de souvenirs et sensations, ces sculptures sont évocatrices du patrimoine culturel et naturel de la Terre, celle des hommes.

La surface de ces plaques immaculées s'émeut sous le souffle qu'elle perçoit, comme l'eau sous le baiser du vent. Et la matière recueille en relief ces murmures qu'elle garde en mémoire comme l'épiderme le plus sensible, comme le rappelait Paul Valéry "Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme, c'est la peau." Dans la blancheur du matériau s'imprime les écrits du vent, traces, cicatrices ou marques de tendresse.

Et Faz reprend à son compte les mots du poète américain Walt Whitman : "Avez-vous sérieusement pu penser une minute que toutes ces lignes verticales, courbes et angulaires, ce semis de petits points figuraient les mots en question ? Détrompez-vous, les mots substantiels se trouvent au fond du sol et de l'océan, Au fond de l'air, au fond de vous."
 
Isabelle de Maison Rouge
Paris, juillet 2011
 
 
www.faz-sculpture.com

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