Fabienne Verdier, Le chant des étoiles
Musée Unterlinden Colmar
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier
Fabienne Verdier

Fabienne Verdier

Fabienne Verdier

"La couleur est le lieu où notre cerveau et l'univers se rencontrent."
Paul Cézanne
 
 
L'on connait surtout le musée Unterlinden pour son retable d'Issenheim, le chef d'œuvre de Grünewald, qui reste un incontournable de la culture mondiale. Il y a néanmoins aussi une collection allant de la préhistoire à l'art moderne. Des tombes antiques, des polyptiques, un sublime portrait de femme de Hans Holbein, la mélancolie de Lucas Cranach.
La dernière période moderniste donne d'ailleurs la part belle à l'art abstrait des années cinquante/ soixante avec des Georges Mathieu, Serge Poliakoff, Simone Boisecq, Simon Hantai, Marcelle Loubchansky, Willi Baumeister mais aussi Otto Dix, Jean Dubuffet, Georg Baselitz,…

Fabienne Verdier (Paris, 1962) a étudié à l'Ecole des beaux-arts de Toulouse, puis en 1983 partit en Chine pour étudier la calligraphie auprès des derniers grands maîtres. Diplômée et de retour en France, elle va s'intéresser à la peinture des maîtres anciens et établir des rapports avec l'art oriental. Elle revisite le travail du glacis, qu'elle maitrise dans la technique de l'acrylique et invente en 2006, d'immenses pinceaux avec lesquels elle fera corps.
Ces corps /pinceaux sont suspendus au-dessus des toiles qu'elle peint sur le sol. Ils deviennent l'axe vertical autour duquel s'agence l'atelier. L'axe gravitationnel qui crée l'intersection entre la peinture et l'univers. Ce rapport entre l'humain et le cosmos devient l'essence même de l'art pour l'artiste. En 2014, elle séjourne à la Julliard School de New-York, elle ouvre son univers aux collaborations avec des musiciens et des écrivains, elle discute avec les scientifiques et travaille aussi avec Jean Nouvel sur la conception du Musée d'art contemporain de Pékin.

"Les peintres sont confrontés, depuis toujours, à cette impossibilité de capter l'essence de la lumière. Ils travaillent avec des pigments qui sont de nature couvrante, alors que la perception des couleurs du spectre de lumière qui nous entourent de toute part sont à la fois immatérielles, fugaces, insaisissables, transparentes et en constantes transformations." Fabienne Verdier

Le projet d'exposition de Fabienne Verdier au Musée Unterlinden date de 2019 et fut postposé par la période Covid, cela a permis à l'artiste de le peaufiner et l'orienter dans un rapport avec le célèbre polyptique et plus précisément le panneau Tansfiguration/Résurection/Ascension où le halo optique autour du Christ, les différents degrés de perception de l'espace et de la matière, deviennent pour elle une base de réflexion de travail. L'artiste lit, étudie, analyse, médite beaucoup, quotidiennement, il en sort des carnets d'atelier faits de notes, d'analyses, de dessins, de mises en place des projets qui alimentent l'action de peindre. Certaines pages de ces carnets sont présentées dans l'exposition.

Il en résulte "Le chant des étoiles", une exposition imposante et remarquable de soixante seize tableaux de 183 x135 cm, appelée Rainbows, qui sont installés sur deux niveaux, en deux rangées dans le deuxième niveau du Ackerhof, créant un espace de contemplation hors temps. Ces tableaux de même format sont tous composés d'un cercle central avec de multiples variations et vibrations chromatiques qui sont peintes dans la technique du glacis et sur lesquels viennent se poser des interventions blanches, allant de la goutte aux traces calligraphiques en passant par la coulée. Les rapports des plans et des profondeurs de champs, du flou au net, du rétinien au signe, établissent une similitude avec le panneau de Grünewald. Un jeu subtil se développe aussi dans les reflets de lumière se transférant sur les glacis et les halos de couleurs pouvant créer de nouvelles vibrations au fil de la visite.

Fabienne Verdier crée par cela un rapport direct entre l'humain et l'univers et établit un pont supplémentaire avec la peinture de Grünewald, qui la peignit aussi en référence à la pandémie d'ergotisme au début du 16e siècle. L'artiste a été très affectée par la pandémie du covid , d'où le choix de nominer les œuvres de noms de victimes de celle-ci.
Bagdasar, Aakash, Celestino, Nonkanyamba, …sont des prénoms des cinq continents qui ont été choisis par des linguistes pour leur signification "tournés vers le ciel". L'artiste ainsi veut célèbrer les âmes disparues en icônes de consolation et allégories du passage de la vie à la mort. Dans la perspective de la nef, sur le mur du fond, le "Grand Vortex d'Unterlinden" une peinture gigantesque de 551 x 272cm trône en synthèse. Sur un fond bleu nuit, un grand tourbillon blanc évoque le flux d'énergie, le rapport entre le ciel et la terre.

"L'ensemble de l'installation se présente comme une œuvre d'art total permettant au public une expérience immersive". Fabienne Verdier

D'autres œuvres de l'artiste sont mises en dialogue avec certaines œuvres de la collection à découvrir au fil de la visite dans le musée.
Fabienne Verdier crée par cela une œuvre totale qui ouvre aux visiteurs d'autres perspectives.
 
Pascal Vrignaud
Colmar, octobre 2022
 
 
Fabienne Verdier, Le chant des étoiles
Musée Unterlinden, Place Unterlinden, Colmar
Du 1e octobre 2022 – 27 mars 2023
Commissaire : Frédérique Goerig-Hergott
Un catalogue est édité à cette occasion.
Une programmation de conférences et de concerts sont prévus dans le cadre de l'exposition.
A noter le concert de Bernard Foccroulle qui interprétera quelques pièces pour clavecin en relation avec la peinture de Fabienne Verdier peinte sur le couvercle de l'instrument. (le 15/10 à 16.30)
Une autre exposition de Fabienne Verdier "dans l'œil du cosmos" est en cours au Saarlandmuseum - Moderne Galerie de Sarrebruck, du 3 septembre 2022 au 26 février 2023

www.musee-unterlinden.com

accueil     vos réactions     haut de page     retour