Etre, Coming Out

Etre, Portrait

Etre, Nu

Etre, Somewhere I belong

Etre, Wind Beneath My Wings

Etre, A Place only We Know

Etre, Cisterhood

Etre, affiche et flyer

Notre rapport au corps et à notre image peut être source de souffrance comme de bien-être. Un nombre croissant de jeunes ressent un désaccord profond entre son identité et son sexe biologique. Le phénomène de "dysphorie de genre" - le malaise éprouvé lorsqu'on vit cet antagonisme - est d'une impressionnante ampleur. Il s'agit d'un vrai changement anthropologique. Dans le monde, depuis une dizaine d'années, nous assistons à une augmentation vertigineuse des cas d'adolescents qui sont "mal dans leur genre", ne se reconnaissant pas en tant que "garçon" ou "fille". Ils étouffent dans leur identité, se disent "transgenres" mais aussi "non binaires", "de genre neutre ou fluide", etc.

En présentant la série photographique de Julie Langenegger Lachance relatant l'expérience de membres de la communauté transgenre et non-binaire, l'exposition Être offre l'occasion de revenir sur cette évolution sociétale majeure. Nous découvrons des portraits saisissants de personnes âgées de 20 à 73 ans que la photographe a rencontrées durant les trois années précédentes, temps nécessaire pour mener à bien ce projet de longue haleine. Il existe en effet peu de visibilité pour les personnes de la communauté transgenre dans les médias.

Au long de ce travail, Julie Langenegger Lachance a appris à connaître ses modèles, tous porteurs d'histoires bouleversantes et fascinantes. Lors des prises de vue qu'elle a réalisées dans le plus grand respect et avec bienveillance, elle est parvenue à aller plus loin dans le partage d'expériences rarement mises à l'honneur auprès du grand public.
Sa série Être nous incite à nous interroger sur l'impact de cette abolition du cloisonnement des genres. Les questions que posent ces personnes "en transition" et le trouble qu'elles peuvent parfois susciter en nous nous convient à réenvisager autrement l'ordonnancement patriarcal multimillénaire du masculin et du féminin. Jusqu'ici considérées comme inébranlables, les notions de dualité et d'opposition paraissent s'effacer. Témoignant de l'évolution de notre société, cette mutation indique que la dichotomie sexuelle traditionnelle ne suffit plus à organiser nos pensées, nos trajectoires et nos identités. C'est bien la question de la liberté des êtres qui est au cœur de ce travail photographique.