Galerie de France

Galerie Christophe Gaillard

Galerie Maeght

Galerie Maeght

Galerie Kamel Mennour

Galerie Kamel Mennour

Galerie Frédéric Got

Galerie Vallois

C'est l'été à Paris,
Désir de flâner… pas très envie de s'enfermer des heures durant dans un musée? Prenez les chemins de traverse. Paris regorge de petites galeries et d'artistes à découvrir.

On commence la ballade aux environs de Beaubourg, 92 rue Quincampoix, à la galerie Koralewski, pour y rencontrer un cousin de Lucian Freud, dans la lignée de Bacon… Piotr Szurec. Auto-portraits et rendez-vous manqués avec lui-même, miroirs et rencontres avec l'autre. Un regard saisissant vous attrape depuis la rue puis vous lâche la tête pleine de questions.

On chemine ensuite vers la rue de la Verrerie, où siège au numéro 54 la galerie de France. Le travail photographique d'Abbas Kiarostami repose ici, dans toute la quiétude du lieu. Une série intitulée The Walls, après celle sur les arbres, les routes, la pluie derrière la vitre… Kiarostami nous invite à nous laisser aller dans la douceur immuable des murs le long des chemins. Rayons de soleil, chat qui passe, ombres qui se dessinent… un moment d'apaisement comme au cours d'une chaude promenade d'été.

Puis, le coeur apaisé, on file vers le haut Marais pour trouver la rue Debelleyme et sa succession de petits hôtels particuliers. On pousse de grandes portes moyennageuses, on découvre des coures privées, des jardins. On profite de toute la beauté du quartier. Arrêt à la galerie Blue Square, au 14. Photos: de grands polyptyques nous accueillent. Alexeï Vassiliev capte "le flou" au milieu de la danse, le mouvement de la foule… comme une impression de tourbillon… une abstraction… des moments entrevus, perçus…

En face, au numéro 5, à la galerie Karsten Greve, Gotthard Graubner expose et vend ses "corps spaciales colorés". Après ses coussins colorés, Graubner déploie des toiles tri-dimensionnelles où la couleur est utilisée pour elle-même, simple et pure sur une matière qu'il transforme en une sorte de velours. Lumineux, émouvant.

A la porte d'à côté, la très belle galerie Taïss ouvre son espace au travail de Dimitry Gutov. Un univers appelé Chaotic Notes. Entre photos et sculptures on s'immerge dans sa poésie-réaliste. Il nous entraine sur un chemin d'humour et de lucidité en noir et blanc.

Puis, au bout de la rue, le sourire accrocheur d'Arnulf Rainer derrière la vitre nous convie à entrer dans la galerie Christophe Gaillard au 12 de la rue de Thorigny, pour rire avec lui tout au long de son accrochage d'anciennes photos pornos redessinées et servant de support à ses collages fous.

Après avoir traversé la Seine, pour aller vers Saint-Germain des Prés, on se laisse porter par le doux brouhaha des petites rues qui remontent jusqu'à l'Odéon en s'attardant rue de Seine. Vous trouverez une surprise à chaque numéro, derrière chaque porte se cache un artiste et son galeriste. On laisse donc traîner nos yeux et nos esprits le long des vitrines accueillant sculptures, tableaux, photos qui nous regardent. Arrêt obligatoire à la galerie Frédéric Got où les sublimes photos hautes en couleur, intenses d'humanité, de Steve Mc Curry nous sont offertes. Un retour d'Afganistan… Une concentration sur l'être, sur l'essentiel à ne surtout pas manquer.

Puis, petite halte au 41 de la rue de Seine, à la galerie Vallois, pour profiter de quelques pièces de Zadkine, pour finalement aller se réfugier à la très célèbre galerie Kamel Mennour. Exceptionnel, il confronte Daniel Buren et Alberto Giacometti. Un moment de grâce absolue. La fragilité des pièces de Giacometti, qui se décrochent sur les grandes toiles de Buren… sa géométrie, ses couleurs vives. Contraste étonnant. Puits d'émotion, flot de sensations, rareté des oeuvres. Un trésor.

Pas encore repu de nos découvertes, on achève la ballade à la grande galerie-librairie Maeght, rue du Bac, où sont précieusement abrités quelques dessins de Miro et Matisse, des pièces de Calder… on fouille dans les immenses bac à dessins, on fait des trouvailles, on prend le temps de se laisser chavirer par l'accrochage en cours (visible jusqu'à la fin de l'été) de Marco del Re, dans la lignée de Picasso et de ses contemporains.

Plus qu'à se laisser rêver… ou si l'on est très grand amateur d'art et que l'on tombe amoureux, à s'offrir l'une de ces pièces rares.