Caroline Escaichle vide blanc et noir
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Caroline Escaich
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Caroline Escaich |
Cheveux. Mèches. Toison. Foison. Traits de fusain sur papier gravure. Comme une écriture ferme et légère. Ecriture d’une histoire de femmes. De mère et de fille. Celle qui se transmet dans le geste du matin, lorsque la brosse et la main réordonnent ce que la nuit avait brouillé. Cet instant intime où la mère prépare l’enfant à sa sortie publique. Où le geste se fait doux ou piquant, où le peigne tire ou dénoue. Où le lien se tisse, dans ce regard échangé.
Cheveux longs, cheveux courts. Queue de cheval, natte tressée, boule de cheveux emmêlés. Quoiqu’ils disent, les cheveux parlent d’imaginaire. Caroline Escaich, du bout de ses fusains, de son regard subtil et acéré, réveille des souvenirs bien enfouis. Des émotions que je m’étais appliquée à oublier. Cette admiration craintive de petite fille devant le geste rapide et parfait d’une mère qui chaque matin faisait sa tresse. Mais me laissait partir à l’école les cheveux en bataille, sans lien. Bataille sans fin. Lien fragile. Le regard chavire dans le vide blanc et noir des dessins de Caroline Escaich, le silence se fait. Il faudra bien admettre que tout lien est fait de fils ténus, fragiles, à nouer ou dénouer. Clémence Aubane
Bruxelles, avril 2009
galerie La Ruelle, 44 rue de Flandre, 1000 Bruxelles,
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