Clinamen de Celeste Boursier-Mougenot, exporevue, magazine, art vivant et actualité

L'installation Clinamen de Céleste Boursier-Mougenot à la Bourse de Commerce se distingue par sa sobriété radicale et sa capacité à transformer l'espace en une zone de résonance sensorielle. Dans un lieu chargé d'histoire et d'architecture monumentale, l'artiste propose une œuvre qui ne cherche pas à rivaliser avec le décor, mais à l'habiter avec discrétion et intensité.
L'artiste travaille avec des éléments ténus — l'eau, les bols céramiques, des vibrations sonores à peine audibles, le mouvement perpétuel — qui sollicitent une attention fine du spectateur. Ce minimalisme n'est pas une économie de moyens, mais une invitation à la contemplation, à l'écoute du silence, à la perception des interstices.
L'installation s'inscrit dans une logique de cohabitation avec l'architecture. Elle ne s'impose pas, elle s'insinue. Les matériaux choisis réagissent à la lumière naturelle, aux courants d'air, aux déplacements des visiteurs. L'œuvre devient vivante, en perpétuelle mutation.
Céleste explore la notion de temps suspendu. Son installation évoque des traces, des absences, des souvenirs diffus. Elle ne raconte pas, elle suggère. Le spectateur est libre d'y projeter ses propres récits, ses propres émotions. C'est une œuvre ouverte, qui refuse toute interprétation univoque.
L'installation crée un espace de retrait, presque méditatif, au cœur du tumulte parisien. C'est une œuvre qui apaise, qui ralentit, qui invite à une forme de présence à soi. Dans un lieu aussi emblématique que la Bourse de Commerce, son installation agit comme un contrepoint silencieux, une respiration nécessaire.