Claude Rutault (tout) en couleurs, exporevue, magazine, art vivant et actualité

Attention les yeux ! En connivence avec Claude Rutault, le galeriste Guy Ledune avait souhaité le recours à des couleurs violentes (sic) pour soutenir le propos de ces installations néo-fondatrices. Pari risqué. Mais résultat stupéfiant.

Au rez de chaussée, le spectateur est littéralement absorbé par une vaste Définition/Méthode orange solarine. “Mais je ne voulais pas l’apparenter à un salon de coiffure des années "60", sourit Rutault.
Juste à côté, comme pour se faire pardonner, un dièdre tout blanc. Trois toiles super- et dé-posées contre le mur, c’est tout. Inspirez, respirez - plusieurs fois sans doute, puis montez l’escalier.

Holà ! Un violet de cobalt vous recapture instantanément la rétine. Face à lui, mais à quinze mètres, un jaune citron lui donne la réplique. Entre les deux, un enclos vert Véronèse se présente presque comme médiateur.
Hélas, c’est trop tard. Votre esprit rémanent a déjà fixé ces champs chromatiques comme les balises archétypales de votre parcours. Vous permettant d’aborder sereinement les discours que CR vous tient. Plus exactement, les poèmes qu’il vous susurre en parfaite complicité. Car bien entendu, nous ne nous empêtrons pas ici dans de la théorie mégaconceptuelle, lourdingue ou hermétique. Il s‘agit simplement de peintures, somme toute. Et de son processus, dans la foulée. Bien sûr, il est subtil, sensible, tout en finesse. Vous le suivrez pas à pas, et vous en sortirez grandis. Nul doute que le maître des lieux vous y aura courtoisement guidés, si vous l’avez souhaité…