Projet "Over the River" de Christo et Jeanne Claudechez Guy Pieters à Paris
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Christo, "Over the river", project for the Arkansas, river, state of Colorado
Christo, "Over the river", project for the Arkansas, river, state of Colorado
Christo, "Over the river", project for the Arkansas, river, state of Colorado
Christo, "Over the river", project for the Arkansas, river, state of Colorado
Christo, "Over the river", project for the Arkansas, river, state of Colorado
Christo, "Over the river", project for the Arkansas, river, state of Colorado |
L'idée de ce projet est survenue en 1985, à la vue des reflets des drapés de tissu dans l'eau de la Seine lors de l'empaquetage du Pont Neuf à Paris. Ce n'est qu'en 1992 qu'apparurent les premières ébauches sur papier sur le projet initialement nommé "Au-dessus de la Rivière Arkansas" dans le Colorado, aux Etats-Unis.
Ce projet temporaire sera présenté pendant deux semaines en août 2014 Christo et Jeanne Claude, accompagnés de leurs collaborateurs, un petit groupe d'une dizaine de personnes se sont déplacés en bus, de 6H du matin jusqu'à la nuit, à la recherche d'une rivière appropriée et ce pendant les mois d'août de 1992 à 1994. Ils ont parcouru plus de 22 000 kilomètres à travers les Montagnes Rocheuses aux Etats-Unis. ñ Durant ces voyages, l'équipe a examiné 89 rivières à travers les montagnes du Colorado, Idaho, Montana, Utah, New Mexico. Ils ont longé le cours des rivières, ont pris des photos, établi des cartes, envisagé des études de faisabilité. Six lieux possibles ont été découverts. L'autorisation leur est donnée en 1994. A la suite d'études plus approfondies sur ces six rivières durant l'été 1996, leur choix s'est porté sur la rivière Arkansas au Colorado, parce qu'elle offre plusieurs avantages. Elle est située entre Salida et Canyon City, deux grandes villes avec aéroport. L'autoroute qui la longe d'un côté et la ligne de chemin de fer de l'autre côté offrent donc une vue de chaque rive sur le projet. 100 000 m2 de toiles de polypropylène, recyclable évidemment, seront tendus entre 3 mètres et 7 mètres au-dessus de l'eau, très fréquentée par les rafts et les kayaks. La lumière sera diffuse entre chaque panneau de toiles de 10 kms de long, disposé jusqu'aux berges, maintenu de chaque côté de la rive par des câbles retenus par 9 000 ancres enfouies sous 7 mètres de terre. Les matériaux seront affrétés par train pour l'installation. Environ 300.000 touristes par jour sont attendus et ce pour les 14 jours. Coulant d'est en ouest, la rivière offre également des couchers de soleil inoubliables. Entre juin 1997 et juin 1999, divers tests grandeur nature ont été étudiés sur les ancres, les câbles, la toile, la couleur et les crochets ainsi que des recherches aérodynamiques. Puis est venue la préparation des différentes études "Design and Planning Report", avec des dessins techniques pour les câbles et les éléments structurels, des plans pour les systèmes d'ancrage, des cartes topographiques, des cartes photographiques aériennes, des communications stratégiques, les analyses économiques et quelques conseils juridiques. Ils ont été amenés à rencontrer lors de leurs meetings des gens auxquels l'art est totalement étranger : au Colorado, un groupe d'opposants militants les traite d'éco-terroristes, ayant peur que les touristes viennent les envahir, de la faillite des clubs de rafting. Ils ont entamé d'âpres discussions avec les gens de Canon City. Les négociations afin de défendre leur projet ont été aussi difficiles avec les politiciens, les avocats, les propriétaires, les banques et les ingénieurs. Ce n'est qu'en 2011 que le Ministère de l'Intérieur délivrera son accord, lorsque tous les permis seront donnés, après plus de deux ans d'études dans la Déclaration sur l'Impact Ecologique (EIS) "Over the River" est l'idée à laquelle ces artistes vouent une grande partie de leur vie, et, à laquelle ils consacrent leur argent, leur temps et leur énergie. Les dernières œuvres telles que The Gates à Central Park à New York ont mis 6 ans à être prèparèes, 4 ans pour The Reichstag à Berlin. Certains parleront de folie, de mégalomanie, de gaspillage, eux parlent de passion. Le projet, comme pour tous les autres précédents est financé uniquement par la vente des études préparatoires créées par Christo : dessins, collages maquettes, lithographies et ses premières oeuvres des années 50 et 60. Il louera les parcelles de terre au Ministère de l'Intérieur le temps de l'installation de l'œuvre. Aussi, il conservera ses droits de reproductions, films et photos faites sur le lieu. C'est toujours comme cela qu'il fait. Il refuse l'argent public, le mécénat, le sponsoring afin de garder sa liberté. En plus, tous ses événements ont plutôt des retombées économiques plus que positives pour les régions Christo est venu seul chez son galeriste Guy Pieters à Paris. Sa femme, son alter-égo, Jeanne Claude née le même jour que lui (13/06 /1935) est décédée en novembre 2009. Il nous a parlé avec force et conviction de son projet. Il est d'une énergie, d'une mémoire et d'une verve incroyable. Christo, après être parti de Bulgarie où il est né, arrive sur Paris en mars 1958 en passant par Prague et Vienne après avoir fait des études artistiques. Sur Paris il rencontre la même année sa femme Jeanne Claude et fréquente les Nouveaux Réalistes. Ils arrivent à NewYork en 1964. Ils travaillèrent ensemble durant une cinquantaine d'années avec beaucoup d'efforts et de persévérance. Toute leur œuvre est en opposition avec l'idée de l'artiste solitaire retiré du monde dans son atelier. Ses œuvres sont monumentales et éphémères mais resteront ancrées dans la mémoire collective, car aucun artiste n'a osé s'aventurer aussi loin dans l'espace public. Elisabeth Petibon
Paris, janvier 2011
Galerie Guy Pieters
2 avenue Matignon, 75008 Paris, tél. : +32 1 42 89 26 83, janvier 2011
www.christojeanneclaude.net - www.guypietersgallery.com - paris@guypietersgallery.com - |