Christine Nicaise
La Galerie Faider accueillait ces jours-ci la démarche d'une artiste belge, Christine Nicaise.
Ses œuvres, par-delà leur apparence, suggèrent des significations qui vont du poétique à l'imaginaire, à travers plusieurs niveaux de réalité; l'exposition célèbre l'intériorité, la recherche et la méditation, déclinées dans une palette naturelle de teintes brunes, orangées, ocres, mélangées, travaillées en applications successives, superposées en couches ou buées qui se découvrent et se devinent fragiles; des couleurs de terre diluées sur des surfaces parcheminées qui semblent hésiter à retenir la lumière, ouvrent de nouveaux horizons, dégageant émotions, songeries, mystère et fluidité poétique. Comme dans nos vies, pas de clarté absolue, mais plutôt des parties que l'on entrevoit. Pas de titres sous les œuvres, libre court est laissé à l'interprétation personnelle du regardeur; à la contemplation sans intermédiaire; sa libre perception est de mise. Les toiles, au chromatisme abstrait, sans châssis, s'aventurent entre finitude et infinitude, entre limite physique et immatérialité, entre présence et évanescence, entre transparences et opacités. Les surfaces, empreintes de douceur et en même temps d'une précision qui ne pèse pas, ne manquent jamais de profondeur. Les couleurs, silencieuses, divisent et construisent une structure formelle simplifiée, une surface en deux ou trois parties, verticales ou horizontales. Indicibles, souvent parsemées de traces manuscrites, rappels spontanés d'une écriture évoquée, signes qui deviennent quelquefois des éléments de composition, graphismes destinés à être sentis, elles parlent d'affects et de paysages d'âmes, animées d'une légère respiration. Familière des grands formats, Christine Nicaise s'essaie désormais à des œuvres de taille plus réduite, plus intimes, qui permettent des résonances d'un tableau à un autre. Elisabeth Martin
Bruxelles, novembe 2009
Christine Nicaise, Galerie Faider, 12 rue Faider, 1060 Bruxelles
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