Quatre expositions au CAPC de BordeauxChiara Camoni / Le tour du monde en quatre-vingts mondes / Tout doit disparaître
Chiara Camoni
Chiara Camoni
Chiara Camoni
Chiara Camoni
Chiara Camoni
Chiara Camoni
Chiara Camoni
Chiara Camoni
Chiara Camoni
Chiara Camoni
PreĢsence Pachounette
Virginie Barré
Virginie Barré |
Chiara Camoni
Deux sœurs Commissaire : Alice Motard "L'exposition de Chiara Camoni offre une traversée dans une pratique qui sublime le quotidien et la répétition, un art organique et producteur de formes qui se renouvellent chaque matin, habitent chaque moment de la journée et se mettent en veille à la nuit tombée." L'art de Chiara Camoni (1974) est éminemment poétique, polyforme, instinctif et féminin. Elle s'intègre dans son quotidien et dans sa vie, Chiara Camoni aimerait ne plus distinguer les frontières et créer en lien avec son environnement direct, son village dans les montagnes toscanes et les gens qui y vivent. Elle fait aussi référence à la mythologie et à l'histoire, à la nature et au paganisme. Dès l'entrée de l'exposition, la Déesse sans serpents, 2014, une petite statuette en terre cuite, évoque librement les figurines minoennes et donne le "la" et deux lionnes couchées gardent l'entrée et nous accueillent dans l'espace d'exposition qui se déploie en miroir et en référence à la structure de sa maison. L'exposition retrace une quinzaine d'années de son parcours artistique, très hétéroclite, où elle nous invite à partager un vécu intime et collectif, local et universel. Chiara Camoni a travaillé, par exemple, avec sa grand-mère Inés Bassanetti, en lui demandant de réaliser un dessin journalier pour vaincre sa mélancolie, Chefs-d'œuvre s'inspire de l'histoire de l'art et symbolise les liens entre les deux femmes. Plus intimiste et fait à l'aveugle, ces Autoportraits interroge son image et la réalisation du portrait dessiné. Dans ces Vases papillons, elle réinterprète les canopes égyptiens avec des formes anthropomorphiques et animales, dans lesquelles sont présentées des fleurs fraiches et séchées. Dans Sans Titre Mosaique 2 elle récupère des déchets de marbres usinés et en fait un carrelage et un monument à la futilité du travail humain et avec La tente faite d'empreintes de végétaux sur tissus, résultat d'un travail collectif, elle présente dans l'espace une forme circulaire et aérienne qui se joue en transparence et légèreté. La gamme d'inspiration de Chiara Camoni est sans conteste très large, si la glaise et la sculpture en sont le technique primale, elle pratique librement le dessin, la vidéo l'assemblage et l'installation. L'artiste réalise des œuvres axées sur le faire et sur l'instinct et le lâcher-prise dans des thématiques où se côtoient nature, vie quotidienne et références culturelles, la vie et la mort et de théories éco- ou cyberféministes. Elle peut associer à ses travaux des gens de son entourage ou inviter d'autres artistes. Il se dégage de l'exposition une impression, qui à première vue est disparate, mais dont l'unité ne se dégage qu'après une lecture secondaire où l'ensemble se joue en complémentarité ou en dissonance. Le tour du monde en quatre-vingts mondes Une présentation de la collection du CAPC et du Cnap Commissaire : Sandra Patron, assistée d'Anne Cadenet et Milena Páez-Barbat Avec : Abounaddara Collective, Leonor Antunes, Fayçal Baghriche, Ismaïl Bahri, Olga Balema, Bernd & Hilla Becher, Nina Beier, Cecilia Bengolea, Hicham Berrada, Hemali Bhuta, Jean-Charles Blais, Valérie Blass, Sylvie Blocher, Iñaki Bonillas, Pierre Buraglio, Daniel Buren, Sol Calero, Mariana Castillo Deball, Rosemarie Castoro, Alejandro Cesarco, Cathy De Monchaux, Abigail DeVille, Daniel Dezeuze, Thea Djordjadze, Harun Farocki, Malachi Farrell, Chohreh Feyzdjou, Adriana García Galán, Dominique Ghesquière, Liam Gillick, Fernanda Gomes, Félix González-Torres, Ramin Haerizadeh, Rokni Haerizadeh, Simon Hantaï, Jenny Holzer, Rebecca Horn, Koo Jeong-A, Anne-Marie Jugnet, Seydou Keïta, Mike Kelley, Julije Knifer, Sol LeWitt, Richard Long, Benoît Maire, Didier Marcel, Randa Maroufi, Mario Merz, Mehdi Moutashar, Vik Muniz, Adi Nes, Shirin Neshat, Hitoshi Nomura, Dennis Oppenheim, Gabriel Orozco, Bruno Pélassy, Dan Peterman, Pratchaya Phinthong, Jack Pierson, Liliana Porter, Hesam Rahmanian, Younès Rahmoun, Yvonne Rainer, Neda Razavipour, Lili Reynaud Dewar, Jorge Satorre, Richard Serra, Malick Sidibé, Haim Steinbach, Vivian Suter, Oussama Tabti, Wolfgang Tillmans, Jean-Paul Thibeau, Lee Ufan, Jan Vercruysse, Kelley Walker, Ezra Wube, Chen Zhen, Andrea Zittel. À l'instar de la plupart des collections européennes, celle du CAPC s'est construite et développée sur un socle masculin, européen et occidental, alors même que l'histoire de la ville de Bordeaux est ancrée depuis le XVIIe siècle dans ses rapports commerciaux et culturels avec l'Afrique, l'Asie et les Amériques. Le Tour du jour en quatre-vingts mondes désire porter un nouveau regard sur les collections publiques, qui se doivent aujourd'hui d'acter le passage à un monde multipolaire et mettre en lumière un ensemble d'artistes dont l'importance, pour diverses raisons, a souvent été minorée par l'histoire occidentale de l'art. L'exposition révèle les processus complexes mis à l'œuvre dans la mondialisation et génère des dialogues entre artistes d'origines géographiques, de genres et de générations diverses. Elle postule que de nouveaux récits de l'art sont possibles et même souhaitables. Le Centre national des arts plastiques (Cnap) est l'un des principaux opérateurs de la politique du ministère de la Culture dans le domaine des arts visuels contemporains. Il enrichit, pour le compte de l'État, depuis plus de deux cents ans, un patrimoine qui constitue un ensemble représentatif de la variété des courants artistiques avec plus de 105 000 œuvres. La Cnap soutient aussi la production d'œuvres originales et les acquisitions du fonds peuvent être mises en prêt ou en dépôt. La collaboration du CAPC et le Centre national des arts plastique est de longue date et le nouveau dépôt de 2020, qui compte plus d'une centaine d'œuvres, a pu irriguer le projet de l'exposition Le Tour du jour en quatre-vingts mondes par le biais d'un dépôt conséquent d'œuvres d'artistes femmes et d'artistes originaires de régions extra-européennes, ce qui permit aussi de mettre en lumière des acquisitions récentes de Neda Razavipour, Younés Rahmoun, Sol Calero, Dominique Ghesquière, Fernanda Gomes, Vivian Suter. Tout doit disparaître Des artistes de la collection CAPC investissent les vitrines du centre ville de Bordeaux Commissaire : Sandra Patron Avec : Caroline Achaintre, Virginie Barré, Alicia Framis, Keith Haring, Laurent Le Deunff, Nicolas Milhé, Présence Panchounette et Takako Saito Le projet Tout doit disparaitre investit un ensemble de vitrines vacantes du centre de Bordeaux et propose au public une déambulation ludique et passionnante, en se jouant des codes et des références, autour d'une sélection d'oeuvres d'artistes de la collection, travaillant sur le détournement de l'objet de consommation ou de culture populaire. Les vitrines, dans leurs rapports entre public et privé, intime et social, sont des lieux de monstration par excellence, qui s'offrent au quotidien au regard du passant et déplace la visibilité de l'art. Le confinement a lourdement troublé cette visibilité, et nous a amené à reconsidérer la place de l'art dans la société et sa présentation au public. L'ambiguïté visuelle au cœur des travaux des artistes avec le monde réel de la consommation n'en est que plus troublante. Cette exposition ambitionne à reconsidérer la place de l'expérience de l'art dans notre socièté, mais aussi le décloisonnement entre partenaires publics et privés, tous touchés par la crise, et souhaiterait semer les graines d'un nouveau rapport réinventant le vivre ensemble. Pascal Vrignaud
Bordeaux, janvier 2022
→ retour (Absalon)
Quatre expositions au CAPC de Bordeaux – Millésimes des crus 2021 Chiara Camoni / Le tour du monde en quatre-vingts mondes / Tout doit disparaître Commissaires : Guillaume Désanges et François Piron CAPC Musée d'art contemporain de Bordeaux www.capc-bordeaux.fr |