Fendre l'air
l'art du bambou au Japon
art du bambou au Japon
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art du bambou au Japon

Honda Shoryu

L'histoire d'un panier devenu sculpture

"Le vide est tout-puissant parce qu'il peut tout contenir" Kakuzô Okakura

Pour la première fois en France, sont présentées au Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, 160 œuvres racontant l'histoire séculaire de la vannerie japonnaise, un artisanat méconnu en Occident, surtout dans sa pratique contemporaine.

C'est dans les dernières années de l'époque Edo, à la fin du XIXe siècle, que l'essor de l'artisanat de bambou, lié à la cérémonie du thé sencha, est propulsé par le talent et la créativité de quelques maîtres. Cette vannerie populaire, importée de Chine, est vite devenue une merveille de raffinement, comme l'illustre les tressages d'Iizuka Rokansai (1890-1958), considéré comme la référence majeure et mis à l'honneur dans cette exposition. Fils de vannier, Rokansai fut la figure emblématique du renouveau de la vannerie en bambou en tant qu'artisanat d'excellence. Il classa l'art du bambou de la même manière que la calligraphie ou l'arrangement floral, soit comme tibia (formel), gyo (semi-formel) ou similaire (informel). Son fils Shokansai Iizuka (1919-2004) qui prolongea son héritage, reçu le statut de Trésor national vivant du Japon.

Le visiteur découvre dans cette exposition, les capacités infinies, tant techniques qu'esthétiques du travail du bambou, entre utilité et rafinement, entre maîtrise et liberté, sur plus d'un siècle de pratique sophistiquée. Un goût pour l'épure, un profond respect de la nature, quelques tiges de quelques millimètres d'épaisseur, des couleurs en laque naturelle (urushi) et l'on comprend que la vannerie japonnaise, bien que moins connue et plus discrète, fait totalement partie des pratiques artistiques traditionnelles telles que la céramique, la calligraphie ou l'art de la composition floral et la cérémonie du thé ; elle s'intègre parfaitement dans le raffinement extrême de la poésie de l'univers japonais.

Les sept artistes contemporains aussi ont une solide technique traditionnelle mais explorent des objets plus décomplexés de l'usage, qui se présentent plutôt comme des recherches sculpturales, entre équilibre et sinuosité entre symétrie rigoureuse et décalage sauvage. Les tiges s'entremêlent en lignes sinueuses, en torsades se répondant dans des visions cosmiques et créent autant de jeux plastiques entre vide et plein d'où l'air peut s'amuser !

C'est à un vrai moment de découverte et de bonheur esthétique auquel nous convie l'exposition. En 2018, le Japon a encore des secrets à nous dévoiler, comme l'art du bambou.
 
Pascal Vrignaud
Paris, février 2019
 
 
ROKANSAI Lizuka,1890-1958
LLZUKA Hosai II 1872-1934
SHOKANSAI Iizuka, 1919-2004
KATSUSHIRO Soho, 1934 trésor national vivant
FUJINUMA Noboru, 1945 trésor national vivant
HONDA Shoryu, 1951
MORIGAMI Jin 1955
YONEZAWA Jiro, 1956
SUGIURA Noriyoshi 1964
TANABE Chikuunsai IV dit Shochiku III, 1973

"Fendre l'air", l'art du bambou au Japon
Musée du Quai Branly - Jacques Chirac
Commissaire : Stéphane Martin

Du mardi 27 novembre 2018 au dimanche 07 avril 2019
m.quaibranly.fr
bambou_japon_chronologie.pdf

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