Art StoriesFantasmes dévoilés
Zwy Milshtein
Zwy Milshtein
Zwy Milshtein
Zwy Milshtein
Sébastien Kito
Sébastien Kito
Sébastien Kito
Sébastien Kito
Claude Como
Art Stories |
L'exposition "Art Stories" dévoile chimère, obsession, fantaisie de quatre artistes contemporains. Un bréviaire onirique qui prête à une pérégrination artistique dans l'univers de Claude Como, Sébastien Kito, Zwy Milshtein, Isabelle Turover
La mythologie, l'histoire, les légendes, la littérature constituent un répertoire dans lequel peintres et sculpteurs ont longtemps puisé leur sujet. Le vécu de l'artiste, son enfance, son passé sont aussi source d'inspiration. Les œuvres nous racontent alors, avec plus ou moins de liberté, un pan d'enfance. On y trouve souvent une multitude de petites observations qui nous invite à savoir porter un regard plus nuancé sur les situations d'aujourd'hui en ayant sur hier une meilleure information. L'art comme un exutoire fantasmagorique. L'art comme une rencontre… entre réminiscence enfantine, mythologie et déchirures. L'art nous raconte des histoires… Dans les peintures de Claude Como les femmes et les enfants ont cette apparence de douceur et de sérénité qui nous interpellent et nous envoutent jusqu'à ce que notre oeil bifurque vers les éléments qui les côtoient. Inquiétante étrangeté mais nulle angoisse. Son univers tire vers le surréalisme. La juxtaposition des éléments peut sembler incongrue au premier regard : ainsi, une femme nue, alanguie, lisse, limite soumise, accompagnée d'une sauterelle géante. Elles ne se touchent pas mais cohabitent dans un espace chromatique osé et puissant. Le mystère est ici présent et plusieurs scénarii envahissent notre esprit… Les sculptures de Sébastien Kito sont épurées, aériennes, qu'elles soient de petite taille ou monumentale, porteuses de réminiscences anthropomorphiques ou animalières. De l'Arbre à Ganesh en passant par le Couple, la Famille, autant de sculptures ludiques, pures et élégantes qui se manipulent au gré de nos envies, comme si nous avions le pouvoir de changer leur histoire en y pénétrant. De la forme à la couleur avec Nuage ou Aurore, où le déplacement des morceaux de verre coloré invite à d'autres visions ainsi que des nuages poussés et déformés par le vent. L'artiste continue ses investigations avec les diamants où les facettes polies, en ouvrant vers des univers colorés, entrainent notre pensée dans des pays imaginaires. Un angelot de chromo accoudé sur son nuage, un verre de vin rouge à la main, pensif, lévite aux pensées du visage d'un homme, aux yeux éteints et cernés, embrumés par l'alcool. Des visages et silhouettes féminines l'entourent comme autant de pensées rendues visibles. C'est In vino veritas. Humour et dérision. Les tableaux de Zwy Milshtein, qu'ils soient peinture, gravure ou ici digigraphies fourmillent de personnages qui se répondent. Leur présence renvoie à non pas une mais plusieurs histoires qui s'enchevêtrent comme autant de fantômes de nos vies, autant de pions que nous sommes sur l'échiquier de la vie. Zwy est joueur, et nous invite à rentrer dans sa partie. Un cervelas qui vole, un trophée de la vache qui rit (bien sûr), des super héros, s'y rejoignent ces personnages sur papier plus ou moins glacé des images de publicité, de comics, de livre d'art, et autres supports du monde des médias et de notre imaginaire collectif. Isabelle Turover se réclame – c'est le juste mot- de la figuration narrative. Ses toiles fortement colorées racontent des histoires qui pourraient paraître improbables si ce n'est qu'elles font partie intégrante de son Histoire personnelle : "une peinture qui naît lorsque vient le temps de se relire. On se trouve devant un tas d'images, celles qui émergent de l'enfance et s'enchaînent, celles qui nous font revivre nos 20 ans, puis cette nécessité de témoigner de ce que l'on devient". Son univers est jubilatoire avec ces symboles collectifs qui ouvrent un dialogue de connivence avec le regard de l'autre, le mien, le votre. Une façon comme une autre de chasser les démons du passé qui s'amoncellent tout au long d'une vie. Pascal Vrignaud
Paris, novembre 2009
Dorothy's gallery,27, rue Keller, Paris 11
Commissariat Véronique Grange-Spahis Du 10 octobre au 6 décembre 2009 www.dorothysgallery.com - dp@dorothysgallery.com - tél. : +33 1 43 57 08 51 |