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Jean-Charles Pigeau

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Air - Element 2, Sténopé - photographies, Tjibaou, Nouvelle-Calédonie

"Je pressentais un désordre ordonné dans ce monde naturel. La sténopé (caméra obscura) m'a semblé être le médium par lequel je pouvais révéler cet ordre en filigrane qui m'était étranger". C'est en ces termes que Jean-Charles Pigeau définit les premières sensations éprouvées à son arrivée en Nouvelle-Calédonie.
Révéler l'invisible, faire corps avec l'impalpable, piéger le flux aléatoire, saisir l'esprit des arbres traversé par l'esprit des hommes, telles étaient ses fondamentales incertitudes d'où sont venues ces étranges et émouvantes images. Jean-Charles Pigeau nous montre des vents de l'intérieur, passagers de Gaïac ou de Bois de fer.
C'est en effectuant ce travail qu'il s'est forgé des clefs pour comprendre comment, ici, s'organisent les rapports entre l'être humain avec la nature. De ce chemin sont nés de vrais échanges avec les Kanak dans un imaginaire commun. Dans le vent du pays… (Air - Element 2, jusqu'au 23 février 2003)

Henri Gama

Les Conques au centre culturel Tjibaou de Nouméa

Jean-Charles Pigeau est un homme du lien. Du lien indicible entre les éléments et la matière, entre l'espace et le temps. Il parcourt les espaces saisissant d'un lieu à l'autre, d'une culture à l'autre, ce lien imperceptible qui relie les hommes à la nature, à leur passé et au cosmos.
Il explore le monde cherchant les signes qui lui désigne le lieu précis où les Conques pourront se poser. Elles y demeurent le temps nécessaire pour révéler, en harmonie avec le lieu d'accueil, le souffle du temps. La présence des Conques (Collection Caisse des Dépots et Consignations , œuvre en dépot au Centre Tjibaou)au centre Tjibaou n'est pas fortuite. Jean-Charles Pigeau est venu à la rencontre de la culture kanak dont il pressent les liens invisibles qui l'unissent au-dela de l'espace et du temps à d'autres cultures et que les Conques pourraient aider à saisir.

Le vent évoque le souffle et la parole. C'est le symbole de la Conque dans le monde Kanak. La Conque se dit döö en language ajië. Elle résonne chaque année pour marquer le début de la saison de l'igname. Elle proclame igname nouvelle et marque le temps du dont des prémice d'igname aux aînés. Elle annonce le moment rituel de la communion entre les hommes. L'espace de temps entre deux sonneries de Conques s'appelle né-döö et sert à désigner l'année. La Conque marque ainsi la respiration du temps.
Dressées en 1998 devant la pyramide précolombienne de Xochitecalt dédiée au dieu du vent, les Conques de Jean-Charles Pigeau se dressent aujourd'hui devant le centre culturel Tjibaou. Faisant face à l'alizé, elles s'offrent aux vent venue de l'est comme pour l'appeler. Elles répondent aux cases de Renzo Piano qu'on entend chanter lorsque les alizés se lèvent. Comme ces dernières, elles filtrent le souffle du vent qui les traverse, révélant par instant son message.

Emmanuel Kasarhérou
directeur culturel de l'ADCK, centre Tjibaou
 
site du Centre Tjibaou : www.adck.nc 

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