La richesse de son langage pictural et la "puissance" de ces toiles dépassent largement son "verbe". Son discours va à l'essentiel grâce au maniement de la couleur, cette dernière définissant la forme de sa "projection mentale"…
Esteban virevolte dans l'abstraction et fait parti de cette rare poignée d'artistes coloristes du début de ce siècle. Selon ses propos : mes tableaux sont le résultat d'un dépot organisé de pigments sur une surface plane, ce qui pourrait apparaître comme un lieu commun, hormis le sens du terme organisé qui signifie "contraste" et surtout "énergie". Entre "transparence et saturation", "fluidité et profondeur" Esteban se défini comme un "chercheur d'infini" qui aime qu'une partie de lui-même s'inscrive dans ses très grandes toiles et pour corroborer il dit : parfois j'attends que quelque chose se passe en lien étroit avec mes sentiments et mes émotions….

Esteban ne s'enfonce pas dans la matière pour s'échaper vers les marges, mais à l'inverse, il cherche la lègereté, la lumière, la "fenêtre" (toujours présente dans ses oeuvres) comme on cherche un coin de ciel bleu par temps de pluie, et montre parfois même la toile brute entre deux "mouvements" de pigments primaires : ce n'est pas tant l'ouverture que l'appel et la dynamique qui y mènent toujours omniprésents dans cette quête… Pas de doute ou de contradiction, il passe entre les nuages pour atteindre le soleil.

Philippe Agéa, Bruxelles, janvier 2007

Galerie Winance Sabbe, avenue Elisabeth, 7500 Tournai, Belgique, du 14 au 31 mars 2007. Galerie Rive Gauche, avenue Baron Huart, 28, 5000 Namur, Belgique, du 22 mars au 10 avril 2007.   haut de page