Rien n'est évident quand on parle d'intime, de proche, de subtil, d'intérieur, de tendre, de ténu, de léger, surtout si on ne s'exprime pas avec des mots, mais avec des matières, des couleurs, des formes, et qui plus est, lorsque ces médiums picturaux sont prononcés, forts, contrastés, presques d'apparence violente parfois…

Charlotte Marchand s'attache à la représentation plastique de son environnement, ou plutôt de l'univers qu'elle aime.
Projeter cette passion serait bien plus faible à l'aide du verbe, pour ne pas dire inexprimable. Française installée à Bruxelles où elle a "fait la (l'école de la) Cambre", grande admiratrice de David Hockney, nourriture probable de certaines contradictons dans sa peinture, elle a égrainé au fil des ans des diversités d'approche dans une joyeuse constante : sa passion pour "l'autre" ou l'humanisme plasticien sans anthropocentrisme. Les êtres aimés sont dans, sur, avec et autour de ses toiles, occupent et participent à tout l'espace de sa pensée, à toute sa projection dans l'œuvre et à tout le quotidien de sa réalité du monde. Sa manière de "dire" l'affection pour "l'autre" est parée d'une modernité surprenante : "l'éthéré" se prononce "vif" et le "doux" "claque".
Un festival de sentiments.

Philippe Agéa, Bruxelles, septembre 2005