Fête de l'eau de Wattwiller, artistes sur ecran, exporevue

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Fête de l'eau à Wattwiller, 2006

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Explorer l'océan à Wattwiller, au cœur de l'Alsace…

… l'idée de prime abord pourrait vous sembler quelque peu déplacée. Pourtant, pas besoin de savoir nager pour y plonger, il suffit d'y laisser voguer votre regard et votre imagination.

Invitation au voyage au-delà des frontières sur cet espace immense, émergence d'une mémoire antédiluvienne, vu l'étendue du sujet tous les moyens sont bons pour se dépayser. En lisière d'utopie, d'incertains paysages ouvrent un passage entre image et idée littorale, entre souvenir et projection spatiale. Les photographies de Claude Belime, ces mers alsaciennes réalisées lors de sa résidence dans les Vosges se font l'écho d'un imperceptible passé, d'où subsiste d'ailleurs l'illustre et alsacienne potasse.
Avec quelques astuces photographiques et beaucoup d'huile de coude, les CP de Wattwiller ont réussi à faire de leur village un véritable rivage ; endossant tour à tour maillot de bain ou ciré de pêcheur, ils ont habité Wattwiller-plage le temps d'un récit.
L'équipage du CM1 de l'école des Tilleuls s'est embarqué pour un voyage virtuel de Cologne à New York, sous la gouverne du Capitaine Ulla Lückerath. Au cours d'un échange de plus de 6 mois, les matelots franco-allemands ont exploré la toile, naviguant sous d'autres latitudes, déchiffrant les indices et les pistes tels des pirates chasseurs de trésor. Ce travail pédagogique remarquable touche cependant plus au relationnel et à l'information qu'aux arts plastiques. L'artiste quant à elle questionne cet espace anthropique qu'est le Net, y puisant les images qui servent de modèles à ses propres toiles. L'agrandissement de ces morceaux de lointains mis à notre portée crée d'étranges atmosphères, reflets de l'abîme de doutes dissimulés au creux du flot des données numériques. On peut tout de même regretter que ce travail s'illustre par la présence d'une monumentale mais solitaire affiche reproduisant le tableau.

Traversées transversales : les étudiants des Beaux-Arts du Havre ont mis en évidence les liens qui s'épanouissent au gré des rencontres, au-delà des distances géographiques et culturelles. Sophie le Diabat nous propose un échange de correspondance entre Wattwiller et le Havre. La vague tissée de Vendula Klimesova est née au croisement des langues, les mots laine et vague se confondant en tchèque. Les trois propositions de Fleur de fleuve de Juan Meng et Quang Wang laissent apparaître l'imprégnation poétique de la culture chinoise à travers le dessin de la Seine, qui relie l'intérieur du pays à l'océan. Il peut s'agir aussi d'allier les disciplines, c'est une rencontre entre scientifiques et plasticienne qui fut à l'origine de la vidéo la Ligne de Kacha Legrand. Associée au modèle de canal à houle réalisé par Jérôme Brossard, Claude Houssin et Hubert Vasse du département de mécanique des fluides de l'université du Havre, cette ondulation perpétuelle, tantôt cosmique, tantôt terrestre, nous plonge dans un univers symbolique alliant intime et universel sur une musique de Lisa Gerrard. En parallèle, le Paysage frotté de Marcel Dinahet confronte le spectateur à une utilisation plus sensible de la vidéo ; la perception sensorielle s'empare du sujet et l'être humain perd pied face à cet horizon panoramique. C'est le genre de travail qui détermine si vous avez le pied marin ou non. Quant aux grappins de Jean-François Robic, ils nous content sous forme de cadavres exquis graphiques et colorés, noués de résidus travaillés par les flots, la relation houleuse entre la mer et l'homme.

Partir à la dérive : on peut ainsi se laisser aller à la contemplation de l'offrande de Rémy Yadan, un hommage à Ferré qui porte les mots du poète au rythme du ressac. Et quand bien même les adeptes férréens grincent un peu des dents, cette lecture aux accents maladroits face à l'image d'une force naturelle émeut un peu, beaucoup ou pas du tout.
Une autre image, différente et semblable, est démultipliée dans le travail du chypriote Théodoulos, qui inaugure cette année le partenariat entre la galerie Apollonia à Strasbourg et la Fête de l'Eau. Par deux fois, il a niché l'océan au cœur de la crypte de l'Eglise du village : sculpture et installation se répondent, miroir et vidéo enferment l'image de la houle ainsi sculptée dans un infini mesuré, esthétique et envoûtant autant que mélancolique. La fascination qui accompagne l'image vidéo au sein de ce lieu chargé d'histoire fait presque oublier le coté "bricolage" de ces deux réalisations ambitieuses.
Au-delà de l'attrait doucement hypnotique de cet ailleurs transposé, on se heurte aux récifs d'une réalité plus alarmante. La terre ne tourne plus rond et l'abîme du bout du monde engloutit pêle-mêle les figures colorées de Sébastien Haller. Dans les bidons d'échantillons d'Océancéramique mis à disposition des visiteurs par l'IEAC (Institut Européen des Arts Céramiques) de Guebwiller, la pêche se fait tantôt poétique, tantôt farfelue ou grinçante. Quant aux galettes bretonnes de Jean-François Robic, tirées de l'exposition C'est la faute aux copies présentée à la médiathèque de la CCCE de Cernay et environs, là, on est bien loin de la recette traditionnelle.

Arrivée à bon port, enfin, puisque cette édition 2006 voit aussi l'aboutissement de 3 années de travail de petites formes et de théâtre d'objets, entre les enfants d'une classe de Wattwiller, Eric Domenicone et la compagnie la SOUPE. C'est ainsi qu'"une bien monstrueuse histoire" fut contée par les CM2, en préambule à une virée dans l'univers étrange de la femme poisson, spectacle proposé par la compagnie la SOUPE qui a fait escale dans les parages en 2004 avant de partir à la découverte de nouveaux horizons. Comme chaque année, plusieurs classes d'horizons différents ont tenté l'aventure : les élèves de 5ème du collège les Roseaux d'Illkirch et Chantal Rodriguez, leur professeur d'arts plastiques, ont expérimenté l'outil vidéo, ainsi que la technique de la peinture à la cuve. Malgré l'aspect un peu brouillon des objets présentés, on peut saluer l'énergie de l'enseignante qui a mené seule le projet auprès d'une centaine d'élèves. Leurs camarades de 4ème du collège René Cassin de Cernay ont pour leur part modelé une série de vagues colorées, à partir de l'observation du canal à houle et des conseils de Kacha Legrand.
D'autres, 700 pour être précis, les ont suivis dans une traversée d'une journée à travers ce parcours éclectique, s'arrêtant ça et là pour exercer leur regard, apprendre à déchiffrer un peu de ces langages plastiques qui nous parlent du monde, s'exerçant à leur tour à ces jeux de formes et de couleurs.

Malgré les quelques grains essuyés, la 9ème Fête de l'Eau a su asseoir ses objectifs, notamment faire le lien entre le village qui l'accueille, les publics diversifiés et un art contemporain pas si hermétique au final, pour peu qu'on lui accorde un peu d'attention.

Pour l'heure, il est temps de mettre le cap sur la 10ème édition :
La Fête de l'Eau à Wattwiller 2007 aura lieu du 10 au 20 juin 2007 sur le thème "Ca s'arrose"

Fanny Munsch, août 2006

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