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Exploration solitaire de l'humanité. Solidité du trait face à la fragilité de l'être…
Dans une grande cohérence, Daniel Faure réalise des œuvres rythmées, construites, répétitives, à en devenir envoûtantes, qui parlent de l'humain. Il explore les contradictions existentielles, les paradoxes, les oppositions :
Opposition de la foultitude face à la solitude, du foisonnement face à l'épure.
Opposition graphique, calligraphie très présente au service d'une écriture allusive où l'on ne peut lire que le mystère.
Oppositions des matières, noir absolu et douce neutralité du lin brut, quand ce n'est pas la douceur fragile du papier japonais.
Opposition du geste, travaillé sourdement au plus vif de la matière lorsqu'il aborde la foule, accumulation sans fin de corps que l'on pourrait croire en souffrance, et élégance et légèreté du trait dans ses silhouettes solitaires, ancrées et pourtant enlevées, que l'on pourrait ressentir fragiles, proches de l'univers de Don Quichotte de la Mancha.
Ses foules sont opaques, indissociables enchevêtrements de corps, masse unique, insécable, est-ce l'empilement des holocaustes, ou est-ce simplement l'universalité des hommes qui au delà des dissemblances sont liés et interchangeables ? Les hommes ont-ils la possibilité d'exister en tant qu'individus, ou sont-ils inéluctablement emmêlés, sans espoir d'existence propre ? La réponse est dans ses silhouettes individuelles, dont le tracé très sûr, d'un geste pur, racé, calligraphique, évoque un espoir, un humour, une pirouette.
Ses œuvres sont imprégnées de mémoire, chacun y trouvera la sienne, en projection libre. Elles sont pour moi la recherche de la lumière et de l'espoir vue depuis l'ombre d'une conscience du poids du monde…Edith Herlemont Lassiat
Chassagne, mars 2005