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Colosses 1


Colosses 3


Coussins 1


Coussins 6


Nuque 22


Nuque 27


Nuque 34


Nuque 36


Jambes

A travers une installation photographique associant cinq séries différentes (Nuques, Coussins, Colosses, Fleurs, Jambes) Lionel Bayol-Thémines propose une réflexion sur l'anonymat, l'identité et le groupe. L'histoire, celle des hommes, des individus et des sociétés, y apparaît en filigranes, sans jamais toutefois être évoquée explicitement.
La série des Nuques renouvelle l'art du portrait en buste dans un jeu de miroir dérangeant. A-t-on affaire à des photographies d'identité ou «d'anonymat»? Photographiés de dos, chaque individu reste différent sans pourtant être identifiable. Les images des Coussins, dont on suppose qu'ils ont été défaits (comme on dit d'un lit qu'il a été défait) par le sommeil ou l'agonie des hommes qui ont reposé là et sur lesquels sont déposés, ou de l'intérieur desquels émergent, des cheveux, des poils éparpillés, coupés ou encore en mèches ou en tresses, évoquent immanquablement l'absence mais aussi la mémoire et la persistance de la trace.
Dans la série des Jambes, il est également question d'identité et d'anonymat, d'affirmation ou d'émergence de l'individu parmi la foule. Forêt de jambes nues, identiques, d'où se détache au premier plan une paire isolée, consciente peut-être de sa différence. La série des Colosses montre des femmes allongées sur le dos, inertes et, à la fois, sans doute parce qu'on devine qu'elles sont enceintes, porteuses de vie. Les Fleurs, elles, font songer à un système de comptabilité anonyme ou à un de ces cimetières militaires où des centaines de croix blanches sont alignées au cordeau. Mais, parce que les Fleurs sont vivantes et que les Colosses sont des femmes fécondes, ces deux séries parlent avant tout de renaissance, de résurgence, de renouvellement. De la continuité de la vie, de l'espèce, de la mémoire, par-delà la mort et l'oubli.
Disparates en apparence seulement, les images épurées, blanches, presque diaphanes de Lionel Bayol-Thémines forment un ensemble homogène où sont suggérés plutôt qu'illustrés les thèmes fondamentaux de l'identité et de la destinée humaine, de son éternelle condition, comme des bouleversements que lui fait subir l'histoire troublée de notre temps.

A. Diaz-Ronda